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| les 70 ans de Jérémie | |
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+5Admin le chapelier toqué VANVDA Narkissos free 9 participants | |
Auteur | Message |
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VANVDA
Nombre de messages : 1610 Date d'inscription : 09/05/2008
| Sujet: Re: les 70 ans de Jérémie Mer 15 Juin 2011, 09:06 | |
| - Citation :
- Mais là Spermologos va dire que tu caricatures parce que ce raisonnement ne peut pas être transposé pour toute l'Histoire ancienne. Plus on remonte dans le temps plus la chronologie devient incertaine : d'où la multiplication des débats.
Dans le cas qui nous occupe, si effectivement il n'y a que les TdJ qui soutienne -607, impossible, en effet, de s'éloigner du cercle d’intéressés plus ou moins partisans.
Bonjour Pika, Dans le cas précis qui nous intéresses, si on ne peut bien sûr pas comparer directement notre connaissance de l'Antiquité et celle de la Renaissance, je ne caricature pas autant que tu sembles le penser. La chronologie néo-babylonienne est extrêmement bien documentée (puisque le site de Babylone est inhabitée, les fouilles ont pu y être très nombreuses): tu verras en cherchant que nous possédons de cette période une foule de documents, indépendant les uns des autres, qui concordent tous (à quelques erreurs de scribes près, par ci par là, bien sûr, ce qui est normal compte tenu du processus de transmission, mais sur lesquelles les quelques TdJ qui veulent jouer aux historiens se jettent, sans d'ailleurs qu'aucune de ces erreurs de copie ne valide plus LEUR chronologie à eux...) Les archives privées de la famille Egibi, par exemple, sont en ce sens une source formidable: on suit l'activité commerciale de la famille semaine après semaine, parfois au jour le jour. À tel point qu'un défenseur de la "théorie" de Brooklyn, sur le net, après avoir observé tous les indices validant tous la la même chronologie (l'historique), n'avait pu qu’émettre l'hypothèse que c'est Satan lui-même qui avait perverti toutes ces preuves pour empêcher les hommes d'accéder à la vérité (Il s'est depuis repenti, d'ailleurs). - Citation :
- Sur leurs motivations, le théologien Jean-Michel Maldamé répond : "La raison est essentiellement politique : en effet, leur analyse montre que la prétention de l'État d'Israël à occuper l'espace du «Grand Israël» est sans fondement historique."
Je note ici ce petit bout de phrase que je trouve très intéressant, j'avoue ne plus bien savoir où je dois y répondre...;-) Intéressant, disais-je, parce que cette "critique" semble ne pas remarquer ce quelle induit: car si le fait de remettre en cause l'existence historique des patriarches est motivée par une vision politique, alors celui de tenir leurs récits pour historiques ne peut plus échapper à la même critique. Si on tient à ce que ces récits soient historiques, c'est aussi pour des raisons politiques (mais contraires). (Suite de cette partie de la discussion sur le fil: https://etrechretien.1fr1.net/t102p15-contre-argumentation-au-livre-la-bible-devoilee)
Dernière édition par BB le Mer 15 Juin 2011, 21:33, édité 1 fois |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: les 70 ans de Jérémie Mer 15 Juin 2011, 11:57 | |
| Ce qui me fascine dans cette histoire des 70 ans relaté par Jérémie est l'utilisation que les Témoins en font à notre époque.
Jérémie ou du moins l'auteur du livre portant ce nom, pensait avant tout à l'histoire du peuple d'Israël et utilisait les acteurs politiques de l'époque pour situer Israël dans la marche du temps.
Et voilà plus de 2000 ans plus tard que des hommes intéressés par le texte biblique s'imaginant vivre une épopée de plus par le biais du texte biblique, se lancent dans des calculs destinés à prouver que nous nous trouvons à la fin des temps.
Jusqu'à nos jours l'enemble des historiens situent la chute de Jérusalem en -587. Seul un groupe religieux s'attache à dater cette chute à -607 pour des raisons de chronologie. Sous prétexte que seule la chronologie biblique est digne de foi ils refusent de considérer la date de -587 comme exacte prétextant des erreurs dans la lignée des rois.
Mais ils ne se sont jamais demandé ce qui a poussé Jérémie a mentionné dans son livre une période de 70 ans.
En fait il me paraît non dénué d'intérêt historique mais pas capital de savoir si Jérusalem est tombé en -607 ou -587, car cette date ne joue pas de rôle dans la marche du temps biblique. Dieu n'ayant pas donné de repères pour des calculs si élaborés, mais tellement inutiles.
Les expliquations détaillées et démonstrations, ne permettant pas le doute, de Spermologos et de BB sont là pour démontrer combien les efforts pathétiques des Témoins sont vouées à l'échec car basée sur des idées plus proche des mathématiques que de la théologie et de la recherche biblique. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: les 70 ans de Jérémie Mer 15 Juin 2011, 12:56 | |
| L'expression "marche du temps" (deux fois dans le dernier post de lct) me frappe, parce qu'elle me semble elle-même datée, comme produit d'un temps particulier, qui n'est sans doute pas unique à cet égard, mais qui n'est pas pour autant n'importe quel temps. Au XIXe siècle et dans la majeure partie du XXe, personne ou presque en Occident n'échappait à l'idée de progrès (ou du moins de progression), corollaire de développements "scientifiques" et "techniques" qui semblaient "sans précédent". De la biologie (Darwin & Co.) à l'histoire politique (Hegel, Marx), il allait de soi que le temps avait un sens, une direction, qu'il avançait vers quelque "fin" qu'on ne pouvait penser que comme un "but". Même ceux qui s'inscrivent à certains égards contre cette logique (Kierkegaard, Nietzsche, Freud) s'y appuient et en sont marqués. Qu'il y ait eu à cette époque une redécouverte et une réactivation des éléments temporels et eschatologiques du christianisme primitif (adventisme, dispensationalisme), c'est le contraire qui eût été étonnant! Ce qui pour cette époque était le plus difficile à penser, c'est qu'il y ait eu d'autres époques (et bien plus longues) où le temps était pensé tout à fait autrement. Où l'on n'attendait rien d'inédit de l'avenir, mais où l'on en espérait plutôt la perpétuation et le renouvellement d'un ordre, cosmique, à la fois divin et humain, moral, religieux et politique -- ou sa restauration dans les moments de crise où il paraissait compromis. Pourtant cette vision du monde existait toujours, ailleurs qu'en Occident, mais pour celui-ci elle n'était pensable que comme arriérée et dépassée (les missions et la colonisation étant là pour y remédier). Or la majeure partie de l'AT (à l'exception de ses toutes dernières strates, "apocalyptiques" notamment) est le produit d'un tel monde où le temps "passe", certes, mais ne "va" nulle part. Les "prophètes" anciens, même ceux des périodes de crise comme Jérémie, n'annoncent pas une "fin des temps" ni un "monde nouveau", ni pour demain ni pour dans des millénaires. Ils espèrent le rétablissement d'un ordre provisoirement perturbé.
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| | | Pika
Nombre de messages : 25 Age : 39 Date d'inscription : 20/05/2011
| Sujet: Re: les 70 ans de Jérémie Mer 15 Juin 2011, 22:16 | |
| - BB a écrit:
- Bonjour Pika,
Dans le cas précis qui nous intéresses, si on ne peut bien sûr pas comparer directement notre connaissance de l'Antiquité et celle de la Renaissance, je ne caricature pas autant que tu sembles le penser. La chronologie néo-babylonienne est extrêmement bien documentée (puisque le site de Babylone est inhabitée, les fouilles ont pu y être très nombreuses): tu verras en cherchant que nous possédons de cette période une foule de documents, indépendant les uns des autres, qui concordent tous (à quelques erreurs de scribes près, par ci par là, bien sûr, ce qui est normal compte tenu du processus de transmission, mais sur lesquelles les quelques TdJ qui veulent jouer aux historiens se jettent, sans d'ailleurs qu'aucune de ces erreurs de copie ne valide plus LEUR chronologie à eux...) Les archives privées de la famille Egibi, par exemple, sont en ce sens une source formidable: on suit l'activité commerciale de la famille semaine après semaine, parfois au jour le jour. Bonjour BB, Oui, j'ai presque fini le livre de COJ que je complète avec d'autres. La chronologie n'est effectivement pas du tout un problème pour la période néo-babylonienne. - BB a écrit:
À tel point qu'un défenseur de la "théorie" de Brooklyn, sur le net, après avoir observé tous les indices validant tous la la même chronologie (l'historique), n'avait pu qu’émettre l'hypothèse que c'est Satan lui-même qui avait perverti toutes ces preuves pour empêcher les hommes d'accéder à la vérité (Il s'est depuis repenti, d'ailleurs).
Dans ce cas l'hypothèse opposée est aussi valable : pourquoi Dieu, qui aurait préservé la Bible, n'a rien fait pour les documents qui prouveraient incontestablement son authenticité ? |
| | | seb
Nombre de messages : 1510 Age : 51 Date d'inscription : 05/01/2010
| Sujet: Re: les 70 ans de Jérémie Jeu 16 Juin 2011, 12:16 | |
| - Pika a écrit:
- Dans ce cas l'hypothèse opposée est aussi valable : pourquoi Dieu, qui aurait préservé la Bible, n'a rien fait pour les documents qui prouveraient incontestablement son authenticité ?
Cette idée est en effet un bon argument contre l'idée qui veut que la Bible soit la révélation divine. Il faut bien faire la part des choses entre ce qui est dit de la Bible par les fondamentalistes, et ce qu'est vraiment la Bible. Lorsque l'on étudie l'histoire de l'écriture de la Bible, on se rend compte qu'elle a été utilisée à des fins théologiques et politiques, fins qui étaient différentes suivant les lieux et les époques. Peu après son écriture, il semble qu'elle aurait été prise d'abord comme un receuil de légendes "fondatrices", pour ensuite être perçue durant le Moyen Age comme de l'histoire vraie, et finalement, à notre époque, pour des mythes et légendes. Jérémie, comme tout écrivain, a écrit pour ses contemporains. Il ne s'est pas assis des heures à son écritoire en pensant à des gens qui viendraient au monde plus de 25 siècles plus tard. Il a vu Babylone prendre le pouvoir sur sa région, et a voulu donner de l'espoir à son peuple, et les guider. "Ne vous tournez pas vers l'Egypte. Votre salut est à Babylone.". Voilà l'essence de son message. Il y aura une période de désolation de 70 ans? Comment savoir quand cette partie a vraiment été écrite, pourquoi elle a survécu, et pas d'autres, et combien d'autres prophéties ont été écrites durant cette période, mais n'ont pas survécu... Plus de 2500 ans après tout ça, comment encore savoir ce qu'il en est vraiment? _________________ Si ton but est la croyance, ne parle qu'avec ceux qui la partagent. Si ton but est la connaissance, parle avec tout le monde! http://ex-temoinsdejehovah.org/
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| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: les 70 ans de Jérémie Mer 09 Juil 2014, 17:00 | |
| - Citation :
- Environ deux mois plus tard, après l’assassinat de Guedalia, le reste des Juifs qui avaient été laissés en Juda s’enfuit en Égypte, emmenant Jérémie et Barouk (2R 25:8-12, 25, 26 ; Jr 43:5-7). Il se peut aussi que des Juifs aient cherché refuge dans d’autres nations voisines. C’est probablement de ces nations que venaient les 745 captifs, des chefs de maisonnée, qui furent exilés cinq ans plus tard, quand Neboukadnetsar, la massue symbolique de Jéhovah, mit en pièces les nations voisines de Juda (Jr 51:20 ; 52:30). D’après Josèphe, cinq ans après la chute de Jérusalem, Neboukadnetsar envahit Ammôn et Moab, puis descendit en Égypte pour exercer sa vengeance. — Antiquités judaïques, X, 181, 182 (IX, 7).
Jérusalem subit un sort différent de celui d’autres villes conquises, comme Samarie qui fut repeuplée par des captifs amenés d’autres parties de l’Empire assyrien. Contrairement à la politique habituelle des Babyloniens à l’égard des villes vaincues, Jérusalem et ses environs furent vidés et laissés désolés, exactement comme Jéhovah l’avait prévu. Certains détracteurs de la Bible mettront peut-être en doute le fait que Juda, jadis prospère, fut soudainement réduit à l’état de “ solitude désolée, sans habitant ” ; mais il est reconnu qu’on ne dispose d’aucun témoignage historique, d’aucun document de cette période pour prouver le contraire (Jr 9:11 ; 32:43). Je m'interroge sur la théorie du "pays vide". Thomas Römer affirme qu'il s'agit d'un mythe élaboré par les exilés qui voulaient accréditer l'idée que Yhwh avait Juda pour les accompagner à Babylone, eux qui étaient le "véritable Israël". (2 Rois 25,21 : " C'est ainsi que le peuple de Juda fut déporté loin de son territoire"). L'exil devint le mythe fondateur du Judaïsme.(La première histoire d'Israël) En 587 Jérusalem fut détruite et la population exilée mais il resta une une partie de la population de Jérusalem rescapée et surtout les habitants des campagnes et des villages Judéens. Parmi ces derniers, un groupe, qui résista aux côtés des Moabites et des Ammonites jusqu'en 582, réussit à assassiner le Gouverneur Guedalia placé par les babyloniens à la tête de la province et s'enfuit en Egypte. Il fallut une nouvelle déportation des rebelles, cinq ans plus tard, pour que le calme revienne dans la région et la province passa directement sous administration Babylonienne. (http://antikforever.com/Syrie-Palestine/Hebreux-Israel-Juda/juda.htm) L'année 582 ne coïncide pas avec la date de la destruction de Jérudalem et encore moins avec l'année 607. Thomas Römer semble (si j'ai bien compris le texte) indiquer qu'après 582, il y a surement eu d'autres gouverneurs en Judée. Il mentionne les exilés de Tel Aviv (Eze 3,15 ; Esd 2,59 et 8,17). http://www.college-de-france.fr/media/thomas-romer/UPL2025663247771550271_Yhwh_II_cours_8.pdf Les recherches menées par O. Lipschits ont montré que le pays n'avait pas été complètement déserté, et il reste des foyers de peuplement importants, en particulier autour de la nouvelle capitale provinciale de Miçpa et le pays de Benjamin (environ 20 000 habitants sur les 40 000 que compterait alors la Judée dans ses nouvelles frontières) ; les régions méridionales (surtout le Néguev) sont détachées de Juda et voient l'arrivée d'immigrés depuis Édom [72]. L'attitude des Babyloniens vis-à-vis de la région conquise n'est pas claire : certains pensent qu'ils ont établi une administration active à Miçpa, d'autres qu'ils ne se sont pas vraiment souciés du pays après sa conquête [73]. http://fr.wikipedia.org/wiki/Isra%C3%ABl_antique#La_chute_de_Juda Peut-on affirmer que Jérusalem et ses environs ne sont pas devenues un désert pendant l’exil ? |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: les 70 ans de Jérémie Mer 09 Juil 2014, 17:48 | |
| - Citation :
- C’est probablement de ces nations que venaient les 745 captifs, des chefs de maisonnée, qui furent exilés cinq ans plus tard, quand Neboukadnetsar, la massue symbolique de Jéhovah, mit en pièces les nations voisines de Juda (Jr 51:20 ; 52:30).
Jér 52,30 : "la vingt-troisième année Nebouzaradan, le chef des gardes, fit encore déporter 745 Judéens" Rien ne vient accréditer la thèse que les "745 captifs" venaient de nations voisines. Jér 52,28 relate la déportation qui eu lieu en 597, on y retrouve l'expression "3 023 Judéens" qui désigne une population issue de Judée ... On retrouve cette expression en Jér 52,30. Même après la mort de Guedalia et la fuite en Egypte, une population deumera en Judée. |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: les 70 ans de Jérémie Mer 08 Nov 2023, 12:00 | |
| Le silence du livre de Jérémie sur la destruction du Temple, et ses échos dans le « paysage littéraire » du livre
L’énigme du silence
Le silence de Jr 1–51 sur la destruction du Temple, de même que son récit détaillé au chapitre 52, construisent une énigme tant pour le lecteur implicite du livre que pour la recherche exégétique. Le lecteur qui aborde le livre de Jérémie, tout d’abord, s’il sait que le Temple a été détruit – et quel lecteur ne le saurait pas ? – ne peut que s’attendre à être rendu témoin de cette destruction. Cette attente préalable est confirmée et renforcée par de nombreux indices textuels. La suscription qui ouvre le livre en situe le récit « de la treizième année de Josias, fils d’Amôn roi de Juda […] jusqu’à la fin de la onzième année de Sédécias, jusqu’à la déportation de Jérusalem, au cinquième mois » (1,2-3) . Cette formule signale le projet de balayer un intervalle temporel qui inclut la destruction du Temple. De nombreux oracles, dans le cours du livre, annoncent cette catastrophe : « Et je ferai à la maison sur laquelle mon nom a été proclamé […] comme j’ai fait à Silo » (7,14), « J’ai abandonné ma maison » (12,7), etc.
À cette attente vient répondre un récit rendant compte de la défaite, avec une profusion de détails : datations minutieuses du début du siège et de l’ouverture de la brèche dans la muraille (39,1-2), noms des officiers vainqueurs (39,3), péripéties d’une tentative de fuite « par le jardin du roi, près de la porte entre les deux murs » (39,4), détail des différentes catégories de bâtiments incendiés (39,. Tout concourt donc à faire attendre une mention narrative de la destruction du Temple ; son absence est énigmatique.
Le chapitre 52 rapporte certes cette destruction ; mais de nombreux détails manifestent, même au lecteur implicite, que ce chapitre est rapporté et étranger à l’œuvre attribuée au prophète d’Anatoth. Il est situé après l’exceptionnelle formule de clôture, « jusqu’ici les paroles de Jérémie » (51,64), qui fait inclusion avec la suscription initiale, « paroles de Jérémie » (1,1) ; le prophète en est d’ailleurs intégralement absent. Quant aux épisodes concernant Sédécias et Jérusalem, ils y sont présentés comme un destin implacable, alors que les chapitres 1–51 respiraient de la possibilité sans cesse offerte d’un avenir de vie5 ; de manière significative, le narrateur ouvre le chapitre 52 en qualifiant Sédécias de manière intégralement négative, par l’affirmation qu’il « fit le mal aux yeux de Yhwh » (52,2) et « se révolta contre le roi de Babylone » (52,3), alors que le narrateur jérémien s’abstient habituellement de porter des jugements explicites sur les personnages. Vient alors une description de la destruction du Temple marquée par une obsession cultuelle bien peu jérémienne : on y apprend tout des « colonnes de bronze du Temple » (52,17), des « chaudrons, pelles, mouchettes, coupes à aspersion, gobelets, ustensiles de bronze » (52,18), et des « quatre-vingt-seize grenades » (52,23). Loin de venir répondre aux attentes du lecteur qui espérait que Jr lui raconte la destruction du Temple, ces détails situés dans un chapitre si manifestement rapporté viennent au contraire souligner le silence des chapitres 1–51.
https://pul.uclouvain.be/html/WYSIWYGfiles/files/104063-PUL-Deprez-TempleBible-C1-INT-C4.pdf |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: les 70 ans de Jérémie Mer 08 Nov 2023, 12:54 | |
| Merci encore pour ce document intéressant (et récent, répondit l'écho: actes d'un colloque de 2019 publiés en 2022). La notion de "paysage littéraire" dans l'article de Chauty (d'après Collot) est certainement utile, mais son rapport aux "70 ans" (sujet de ce fil) me semble plus incertain: j'imagine que tu l'entends par opposition à la doxa jéhoviste, qui fait de la destruction du Temple l'événement marquant le début de 70 ans de "désolation" complète qui s'achèveraient avec la reconstruction... A mon avis c'est bien ce qu'on peut comprendre des Chroniques qui sont effectivement centrées sur le (second) temple, sa liturgie et son sacerdoce "lévitique", ainsi que sur le système sabbatique du (livre du) Lévitique -- même si ça n'a qu'un lointain rapport avec l'"histoire réelle". En revanche ça ne marche pas du tout dans le livre de Jérémie, non seulement parce qu'il se désintéresse ostensiblement du temple avant sa destruction (comme le montre fort bien cet article), mais aussi parce que ses "70 ans", quand ils sont rapportés à un point de départ ou terminus a quo (chap. 29), sont déjà clairement commencés une dizaine d'années avant ladite destruction (qu'on les date du premier exil des Judéens qui sont déjà à Babylone, soit du début de l'hégémonie néo-babylonienne sur l'ensemble de la région, "ces nations", à partir de l'accession de Nabuchodonosor ou de la bataille de Karkemish). Comme on l'a expliqué précédemment ( supra 8.11.2010 !), le cas du chapitre 25 est beaucoup plus complexe, parce qu'il se situe à un point de rupture majeur entre les traditions textuelles (illustrées par la Septante et le texte massorétique, mais déjà divergentes dans les textes hébreux antérieurs comme on peut le deviner par les fragments de la mer Morte): ici il n'y a pas vraiment de contexte permettant de rapporter les "70 ans" à quoi que ce soit, de sorte qu'on peut y projeter aussi bien le schéma des Chroniques que celui de Jérémie 29... Avec le temps la référence mémorielle ou historiographique de l'exil tend naturellement à s'idéaliser à tous points de vue, temporel (70 ans pris à a lettre, et expliqués par une arithmétique sacrale autour du chiffre 7; on peut d'ailleurs en faire autant de 50 ans pris comme cycle jubilaire, 7 x 7 + 1, ainsi dans Daniel 9, toujours d'après le Lévitique), spatial (tout le "pays", Judée voire Israël, contrairement à toute évidence historique, documentaire et archéologique) et intensif (désolation ou dévastation absolue, à la limite le "désert")... et il n'y a rien d'étonnant à ce qu'une "histoire sainte" retienne a priori la référence idéale -- ainsi Josèphe qui dit 70 ans quand il se réfère aux textes "bibliques" en général, dominés par le schéma des Chroniques, et 50 quand il se réfère à Bérose... (comme s'il y avait " deux mondes" et "deux histoires", formant aussi des "paysages", littéraires et imaginaires). |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: les 70 ans de Jérémie Mar 29 Oct 2024, 11:25 | |
| - Citation :
En hébreu, le mot qui est associé à la période de 70 ans est « zèh »un démonstratif, qui peut effectivement être parfois rendu par « ce » « cette » ou « ces ». Sauf que le démonstratif « zèh » est employé, en Zacharie 1:12, dans sa forme adverbiale (c’est à dire qu’il est au singulier, il ne s’accorde pas avec le pluriel des « soixante-dix ans »). Le sens ici, est bien celui de « voici soixante-dix ans MAINTENANT » Bonjour narkissos, Que penses-tu de l'argumentation suivante en rapport avec l'analyse ci-dessus : Voici le texte interlinéaire de Louis Segond
- Alors l'ange 04397 de l'Eternel 03068 prit la parole 06030 8799 et dit 0559 8799: Eternel 03068 des armées 06635, jusques à quand n'auras-tu pas compassion 07355 8762 de Jérusalem 03389 et des villes 05892 de Juda 03063, contre lesquelles tu es irrité 02194 8804 depuis soixante-dix 07657 ans 08141?
Le mot associé au verbe "irrité" est le strong 8804 dénommé QAL. [url=https://www.lueur.org/bible/strong/Qal - Parfait-h8804][/url][ltr]https://www.lueur.org/bible/strong/Qal% ... fait-h8804[/ltr] Dans le texte de Zacharie, le dictionnaire strong le désigne comme Mode - Parfait - Voir Parfait (ou "passé" ou accompli) Le même dictionnaire vous renvoie ici : [ltr]https://www.lueur.org/bible/strong/parfait-h8816[/ltr] Dans le texte de Genèse 27:36 nous avons cette phrase : Esaü dit 0559 8799: Est-ce parce qu'on l'a appelé 03588 07121 8804 du nom 08034 de Jacob 03290 qu'il m'a supplanté 06117 8799 02088 deux fois 06471?
Nous retrouvons le strong 8804 comme en Zacharie 1.
Seulement, ce mot est associé au verbe appelé. Il indique donc que Jacob a reçu son nom dans le passé.
Le mot que tu as choisi, zèh, numéro strong 02088 ne se trouve pas en Zacharie dans le texte de référence de Louis Segond.Merci pour ton aide. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: les 70 ans de Jérémie Mar 29 Oct 2024, 11:56 | |
| Je maudis Strong qui a fait croire à des milliers d'imbéciles qu'ils pouvaient discuter avec des numéros sur des langues qu'ils ne s'étaient pas donné la peine d'apprendre et de pratiquer... Jusqu'ici ça affectait surtout les anglophones, avec les logiciels sur internet et les traductions automatiques ça se répand. S'il y a une "argumentation" dans le charabia précité, je n'en comprends pas un traître mot. Visiblement l'auteur (d'où ça sort ?) mélange tout, les verbes, les conjugaisons ( qal), les temps-aspects (parfait-accompli-passé), il s'emmêle même dans les "numéros Strong": le démonstratif ( zèh) dont nous parlions est numéroté 2088 chez Strong (cf. p. ex. ici), et il est bien dans Genèse 27,36 comme dans Zacharie 1,12 (cliquer sur "Tools" pour voir le texte et tâcher de comprendre comment ça fonctionne en hébreu, si on y tient). Apparemment, le site de référence a combiné les "numéros Strong" qui se contentaient de répertorier des mots (pour rappel, James Strong n'a fait qu'une concordance numérotée, non un dictionnaire et encore moins une grammaire), avec des codes supplémentaires pour les types de conjugaison, les temps-aspects des verbes et peut-être d'autres éléments d'analyse grammaticale (ainsi 8851 pour le "Qal", 8804 pour le "parfait"), ce qui a l'avantage d'embrouiller plus encore celui qui n'y connaît rien et ne sait pas de quoi il parle. Dans un sens, c'est bien fait... |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: les 70 ans de Jérémie Mar 29 Oct 2024, 12:16 | |
| Merci Narkissos pour cette réponse. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12461 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: les 70 ans de Jérémie Mar 29 Oct 2024, 12:53 | |
| Je serais quand même curieux de savoir d'où ça vient (l'"argumentation", je veux dire; le site de référence, j'ai trouvé)... Si c'est d'un échange privé, je déconseillerais fortement d'y reproduire ma "réponse" telle quelle: elle est un peu (trop) vache, quoique à vrai dire ça ne vise pas tant l'égaré particulier que le "système" de pseudo-savoir "biblique" qui l'égare... |
| | | free
Nombre de messages : 10102 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: les 70 ans de Jérémie Mar 29 Oct 2024, 12:59 | |
| - Narkissos a écrit:
- Je serais quand même curieux de savoir d'où ça vient (l'"argumentation", je veux dire; le site de référence, j'ai trouvé)... Si c'est d'un échange privé, je déconseillerais fortement d'y reproduire ma "réponse" telle quelle: elle est un peu (trop) vache, quoique à vrai dire ça ne vise pas tant l'égaré particulier que le "système" de pseudo-savoir "biblique" qui l'égare...
J'ai lu cet argument sur un forum qui était incompréhensible pour moi mais je note que pour toi aussi, c'est du charabia. "Le messager du Seigneur reprit : Seigneur (YHWH) des Armées, jusqu'à quand seras-tu sans compassion pour Jérusalem et pour les villes de Juda, contre lesquelles tu es en fureur depuis soixante-dix ans ?" (Za 1,12).Il y a une concordance entre la question "jusqu'à quand" et le terme "depuis", si l'ange demande "jusqu'à quand seras-tu sans compassion", c'est que cette période d'irritation est toujours en cours. |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: les 70 ans de Jérémie Mar 29 Oct 2024, 13:24 | |
| Me voilà rassuré. Sur Zacharie, voir aussi supra la reprise de la question le 22.11.2010, avec lien vers l'article de BB = VANVDA qui avait alors exposé le problème avec plus d'art et de patience que moi... C'est bien la coïncidence des références temporelles, au passé et à l'avenir, qui constitue le "nerf" de la complainte: les "70 ans" (calculés ici à partir de la destruction du temple, non des premiers exils comme en Jérémie 27) se terminent, devraient se terminer (vingt ans après le retour à Jérusalem et la reconstruction du temple, ce qui suppose une période d'environ 50 ans, non 70, entre destruction et retour, comme Daniel 9), pourtant la colère de Yahvé, elle, ne semble pas terminée -- d'où la question "jusqu'à quand ?" Soit la logique qu'on retrouvera beaucoup plus tard encore en Daniel 9, où il faudra multiplier les 70 ans par 7 pour arriver (très approximativement) à l'époque d'Antiochos... |
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| Sujet: Re: les 70 ans de Jérémie Jeu 31 Oct 2024, 16:36 | |
| « L’exil ». Remarques historiques 2. Présentation biblique de l’exil 2 R 24-25 ; Jr 37-442 ; Jr 52 et 2 Ch 36 rapportent les événements qui sont à l’origine de l’exil. Il en ressort, à grands traits, le tableau suivant. Nabuchodonosor, au cours de deux campagnes militaires, a détruit Jérusalem et son temple. Il a exécuté quelques dizaines de personnes, et en a déporté quelques milliers d’autres dont les rois Joiakîn et Sédécias. Il n’a laissé dans le pays que le petit peuple. « Ainsi Juda fut exilé loin de sa terre », concluent 2 R 25,21b et Jr 52,27b. À partir de ce moment là, Juda ne vit plus dans son pays, mais en Babylonie. Peu de temps après les déportations, Ismaël assassine quelques-uns de ceux que Nabuchodonosor avait laissé dans le pays (2 R 25,25 ; Jr 42,2-3.7- ; tous les autres se réfugient en Égypte (2 R 25,26 ; Jr 41,16-44,30). De la sorte, le pays de Juda a été vidé de ses habitants. L’exil a pris fin lorsqu’un groupe de Judéens, obéissant aux ordres de Cyrus, roi des Perses, se mît en route vers Jérusalem pour y construire un temple à Yahvé. Avec ce groupe, c’est Juda/Israël qui retourne dans son pays. Racontés par les livres d’Esdras et de Néhémie, son retour est un nouvel exode, et son installation à Jérusalem une réplique de l’occupation de Canaan par les Israélites sous la direction de Josué.4 Le pays de Juda ayant été entièrement dépeuplé, les habitants que les bené haggôlâ5 y trouvent ne peuvent être que des étrangers6, avec lesquels ils ne peuvent pas se marier (Esd 9,1-10,44 ; Ne 9,2 ; 10,31 ; 13,13-31). 3. Les opinions des historiens contemporains Les historiens contemporains ne prennent plus à la lettre les récits bibliques au sujet du dépeuplement complet de Juda. Ils pensent, au contraire, que la majorité de la population est restée dans le pays, et ils s’accordent aussi pour dire qu’elle était constituée exclusivement des classes les plus pauvres et les plus incultes. Entièrement pris par leur lutte pour la survie, les Juifs de Palestine n’auraient pas eu les conditions indispensables au développement matériel, et à plus forte raison, à une véritable création culturelle et religieuse. Cela a été le privilège des exilés, qui constituaient l’intelligentsia et vivaient dans des conditions plus favorables. Autrement dit, la majorité du peuple était restée en Juda, mais son âme serait partie en Babylonie.7 La version biblique serait inexacte dans la mesure où elle affirme le dépeuplement complet de Juda, mais elle serait exacte lorsqu’elle suppose que le centre de gravité du peuple s’est déplacé en Babylonie. Par exemple, J.D. Purvis divise l’histoire de « l’exil », en trois sections : nombre des exilés, sa vie en Babylonie et la diaspora en Égypte ; il ne consacre aucune section aux Juifs de Palestine.8 En passant, il y a lieu de se demander dans quelle mesure les historiens prennent, explicitement ou implicitement, la diaspora et le sionisme modernes comme clef de leur interprétation de l’histoire juive des périodes babylonienne et perse. Par exemple, la Bible de Jérusalem donne pour titre à Esd 1 « Le retour des Sionistes » ; à Esd 2 « Liste des Sionistes » ; à Ne 7,6-72, « Liste des premiers Sionistes ». A. Chrouraqui intitule Esd 2 « Les Olim », se contentant de translittérer le mot néohébreu qui désigne les immigrants Juifs en Palestine. J. Blenkinsopp en fait autant, en désignant Esd 2 et Ne 7,6-72 par l’expression “census of the first aliya”.9 Le sionisme, à son tour, a puisé dans la version biblique des périodes babylonienne et perse une partie de son idéologie ; il lui a aussi emprunté quelques-unes des armes de sa propagande. 5.3 Nombre des déportés en Babylonie Les données bibliques sont très complexes, et leur interprétation difficile. Je me contenterai de les rappeler. 2 Rois et Jérémie signalent plus d’une déportation, mais ne s’accordent pas sur leur nombre ni sur le nombre de personnes déportées. La notice la plus complète et la plus précise se trouve dans le TM de Jr 52,28-30. Bien que cette notice soit absente de la LXX et de la Vetus Latina de Jr 5220, ainsi que de son parallèle en 2 R 24,18-25,30, on s’accorde pour lui reconnaître une grande valeur historique. Jr TM 52,28-30 rapporte trois déportations, indique leurs dates, donne le nombre des déportés lors de chacune d’elles et le total des trois. D’après cette notice, Nabuchodonosor a déporté 3.023 Judéens la septième année de son règne (v. 28), et 832 Hiérosolymitains la dix-huitième année (v. 29). La vingt-troisième année de Nabuchodonosor, Nebuzaradân, commandant de la garde, a déporté 745 Judéens (v. 30a). En tout : 4.600 personnes (v. 30b). l’emprisonnement et le remplacement de son roi. Le récit biblique est plus complet et circonstancié. Il développe certains points communs, et en a (v. 15), ainsi que de milliers de Judéens. D’après le v. 14, Nabuchodonosor a déporté tout22 Jérusalem, tous ses chefs, tous23 les vaillants guerriers, au nombre de dix mille, tous les artisans et serruriers ; seule fut laissée la plus pauvre population du pays. D’après le v. 16, Nabuchodonosor a déporté les riches, au nombre de sept mille ; les artisans et les serruriers, au nombre de mille, tous les hommes en état de porter les armes. En dépit de ces différences, la plupart des exégètes admettent que 2 R 24,14.16 et JrTM 52,28 se rapportent à 597. Les explications des différences au sujet du nombre des déportés sont trop nombreuses pour que l’on puisse les passer en revue. Je signale les deux positions dominantes. Les uns voient en 2 R 24,14.16 et JrTM 52,28 deux ou trois variantes du nombre des déportés que l’on ne peut pas harmoniser.26 Les autres acceptent comme historique les 3.023, le chiffre précis et relativement modeste, donné par JrTM 52,28, de préférence aux 10.000 ou 8.000, chiffres ronds et beaucoup plus élevés, donnés par 2 R 24,14.16.27 La divergence au sujet des dates serait due à l’écart de plusieurs semaines entre la chute de Jérusalem et la déportation,28 ou à deux façons différentes de calculer les années du règne de Nabuchodonosor : 2 R 24,12 compterait l’année de son accession comme sa première année, tandis que JrTM 52,28, suivant la coutume babylonienne, la compterait à part.29 Personne ne doute que la deuxième déportation rapportée en JrTM 52,29 a eu lieu lors de la seconde conquête de Jérusalem en 587/6 (2 R 25,1-21 ; Jr 52,4-27 ; 39,1-1030). JrTM 52,29 est le seul document qui donne le nombre des déportés. En effet, 2 R 25,11,JrTM 52,15 et JrTM 39,9 signalent seulement que Nebuzaradân, commandant de la garde, a déporté le reste du peuple, ceux qui étaient restés en ville, les déserteurs qui étaient passés aux Babyloniens et le reste de la foule (2 R 25,11) ou le reste des artisans (JrTM 52,15). 2 R 25,12 par. Jr 52,16 et JrTM 39,10 ajoutent que Nebuzaradân a laissé dans le pays de Juda une partie du petit peuple comme vignerons et laboureurs. JrTM 52,30 rapporte une troisième déportation, qui a touché 745 Judéens l’an vingt-trois de Nabuchodonosor, c’est-à-dire en 582 av. J.-C. À la suite de B. Duhm, on pense généralement que l’assassinat de Godolias en a été l’occasion.31 https://www.erudit.org/fr/revues/theologi/1999-v7-n2-theologi227/005009ar.pdf |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: les 70 ans de Jérémie Jeu 31 Oct 2024, 17:34 | |
| Etude précieuse, bien qu'elle date déjà d'un quart de siècle (1999) et qu'en matière d'histoire ancienne, contrairement à ce qu'on pourrait croire, les consensus soient toujours relatifs et fluctuants, au moins dans le détail: il suffit d'une thèse pour les infléchir dans un sens ou dans un autre. Même si son objet est "historique", son intérêt principal à mes yeux (plutôt "biblistes" qu'"historiens") consiste dans l'évaluation, précisément, de la portée plus ou moins (fût-ce accidentellement) "historique" des textes "bibliques". Cela ne concerne guère l'aspect chronologique des "70 ans de Jérémie", bien plutôt l'aspect de "désolation totale" qui est clairement pseudo-historique, effet de la propagande de la gola babylonienne aux manettes de la reconstruction de Jérusalem et de son temple à l'époque perse. Un "judaisme judéen" de l'époque néo-babylonienne, après les exils successifs, se serait forcément retrouvé, après l'assassinat de Guedaliah/Godolias le cas échéant, sous la coupe administrative de Samarie... et d'autant plus facilement travesti après coup en "samarien-samaritain", donc "étranger", ethniquement impur, dans la propagande de la communauté de Jérusalem, essentiellement judéo-babylonienne à l'époque perse (cf. 2 Rois 17, Esdras-Néhémie, etc.: les "peuples du pays", ceux qui n'ont jamais été exilés, sont au mieux des "bâtards"). |
| | | free
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| Sujet: Re: les 70 ans de Jérémie Mer 06 Nov 2024, 14:05 | |
| - Citation :
- Cela ne concerne guère l'aspect chronologique des "70 ans de Jérémie", bien plutôt l'aspect de "désolation totale" qui est clairement pseudo-historique, effet de la propagande de la gola babylonienne aux manettes de la reconstruction de Jérusalem et de son temple à l'époque perse. Un "judaisme judéen" de l'époque néo-babylonienne, après les exils successifs, se serait forcément retrouvé, après l'assassinat de Guedaliah/Godolias le cas échéant, sous la coupe administrative de Samarie... et d'autant plus facilement travesti après coup en "samarien-samaritain", donc "étranger", ethniquement impur, dans la propagande de la communauté de Jérusalem, essentiellement judéo-babylonienne à l'époque perse (cf. 2 Rois 17, Esdras-Néhémie, etc.: les "peuples du pays", ceux qui n'ont jamais été exilés, sont au mieux des "bâtards").
Quand les “ soixante-dix ans ” ont-ils débuté ?Quand la désolation et l’abandon du pays de Juda ont-ils débuté ? Il est de fait que, durant le règne de Nabuchodonosor, les Babyloniens ont attaqué Jérusalem à deux reprises, à une dizaine d’années de distance. Où se situe le début des 70 ans ? Certainement pas après le premier siège de Jérusalem. Pourquoi disons-nous cela ? S’il est vrai que Nabuchodonosor a emmené en captivité à Babylone de nombreux habitants de Jérusalem, il n’a cependant pas dépeuplé complètement le pays. De plus, il laissa subsister la ville. Après la déportation, la population restée dans le pays de Juda, “ la classe des petites gens du peuple ”, vécut pendant plusieurs années des produits du sol (2 Rois 24:8-17). Mais ce n’était pas la fin de l’histoire. En raison d’une révolte juive, les Babyloniens sont revenus à Jérusalem (2 Rois 24:20 ; 25:8-10). Ils ont rasé la ville avec son temple sacré et ont déporté de nombreux habitants à Babylone. En l’espace de deux mois, “ tout le peuple [qui avait été laissé dans le pays], du plus petit au plus grand, et les chefs des troupes partirent et allèrent en Égypte, parce qu’ils eurent peur des Chaldéens ”. (2 Rois 25:25, 26, Jérusalem.) Ce n’est qu’à ce moment-là, en Tishri, le septième mois dans le calendrier juif (septembre/octobre), que l’on put dire que le pays était entré dans son sabbat. Par la bouche de Jérémie, Dieu fit remarquer aux Juifs réfugiés en Égypte : “ Vous savez bien tous les malheurs que j’ai fait venir contre Jérusalem et contre les villes de Juda : les voilà maintenant en ruine, personne n’y habite. ” (Jérémie 44:1, 2, TOB). Tout porte donc à croire que c’est cet événement qui marqua le début des 70 ans. Mais à quelle année cela correspond-il ? Pour le savoir, nous allons nous intéresser à la fin de ladite période. https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/2011736?q=70+ans+d%C3%A9solation&p=par La rédaction des trois grands prophètes comme réaction à la crise de l’exil babylonien T. RÖMER La fin de Juda, la destruction de Jérusalem et la déportation d’une partie de la population judéenne sont relatées en 2 R 24-25. Dans ces chapitres, cependant, on ne trouve plus de dis- cours conclusif mais une notice sur le roi Yoyakîn qui voit sa situation d’exilé à Babylone considérablement améliorée (2 R 25,27-30). La remarque de 2 R 25,21 : « C’est ainsi que Juda fut déporté loin de son pays », qui crée le concept du pays vidé de tous ses habitants durant l’exil se comprend mieux dans la perspective d’un membre de la Golah que dans celle de quelqu’un qui serait resté en Palestine. Contrairement aux livres des Chroniques qui se terminent par l’édit de Cyrus et la perspective d’une restauration, l’époque perse n’est pas directement présente dans Dt – 2 R. La finale de la réhabilitation de Yoyakîn (qui constitue peut-être un ajout ultérieur) est suffisamment vague et n’impose pas une interprétation de l’histoire de l’exil, comme le montrent les différentes lectures de ce passage, allant du simple rapport d’un fait historique jusqu’à l’espoir de la restauration de la royauté davidique11 (Page 72/73). Jérémie comme complément à l’histoire deutéronomiste Il ne fait pas de doute que, des trois grands prophètes, Jérémie est le livre le plus « deutéronomiste », bien que les interprétations des similarités stylistiques et théologiques avec l’histoire deutéronomiste suscitent des interprétations fort diverses. J’ai essayé de montrer par ailleurs comment Jérémie a été conçu comme un supplément à l’œuvre deutéronomiste16 et je me contenterai ici de quelques indications : l e lien entre Jr et l’histoire deutéronomiste se reflète dans la conclusion Jr 52 qui correspond en grande partie littéralement à 2 R 24,18-25,30. Cette finale marque d’ailleurs une autre différence de Jr par rapport à Es et Ez, qui tous les deux se terminent par une perspective eschatologique (Es 66,22-24 : les nouveaux cieux et la nouvelle terre ; Ez 48,35 : la nouvelle Jérusalem qui s’appellera « Yhwh-shamma », alors que le livre de Jr relate en dernier, comme 2 R 25, l’exil permanent du roi Yoyakîn). Comme dans l’histoire deutéronomiste, l’exil semble en Jr l’objet central de réflexion : Jr 1,3 fait inclusion avec Jr 52, où le terme glh apparaît quatre fois (52,15.27.28.30). Par l’encadrement de 1,1-3* et 52, la destruction de Jérusalem et son exil deviennent l’enjeu principal du livre. Les liens entre Jr 1,4-9 et Dt 18,15-20 ont souvent été étudiés17. Ils servent apparemment à inscrire Jérémie dans cette ligne des prophètes à la manière de Moïse, voire même à faire de Jérémie le dernier des prophètes envoyés par Yhwh (puisque le livre se termine par l’exil). Jr 1,16 reprend d’ailleurs la première partie de l’oracle de la prophétesse Huldah en 2 R 22,16-17, et le lien entre Jr et 2 R 22 réapparaît d’une manière évidente en Jr 36. Ces liens, souvent étudiés, trouvent leur meilleure explication dans la volonté de mettre les deux découvertes et lectures du livre en parallèle les unes avec les autres. Rappelons également que le discours sur le temple en Jr 7 comporte un certain nombre de parallèles avec 1 R 8 et que l’annonce de la destruction du temple par Yhwh lui-même à cause du non respect de ses prescriptions correspond à l’explication qui en est donnée à la fin des livres des Rois. Bien que les deux versions de Jr (reflétées par LXX et TM) aient intégré des matériaux qui s’opposent à la vision deutéronomiste (notamment la biographie de Jérémie en 37-43), on peut imaginer que le livre de Jérémie a été conçu dans le même milieu que l’histoire deutéronomiste et qu’il faisait partie, dans un premier temps, d’une « bibliothèque deutéronomiste » dans le contexte de l’activité scribale au deuxième temple. https://hal.science/hal-03821370v1/file/Thomas%20R%C3%B6mer%20%E2%80%93%20La%20r%C3%A9daction%20des%20trois%20grands%20proph%C3%A8tes%20comme%20r%C3%A9action%20%C3%A0%20la%20crise%20de%20l%27exil%20babylonien.pdf |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: les 70 ans de Jérémie Mer 06 Nov 2024, 15:01 | |
| Sur l'aspect historique (géographique, démographique) de la question, voir surtout les pages 70s de l'article de Römer.
Comme on l'a vu plus haut, la fiction littéraire du dépeuplement total intéresse surtout la gola (les "exilés" judéens à Babylone et leurs descendants) à partir du moment où l'"exil" est terminé, à l'époque perse, quand tout cela devient un enjeu politique autant que religieux: qui est vraiment judéen, qui a le droit de reconstruire le temple et de rétablir le culte à Jérusalem, d'y légiférer et d'y gouverner (dans la mesure où le permet la situation de province d'empire, dans un premier temps), telle est la question pour ceux qui sont revenus de Babylone, et même pour ceux qui y sont restés dans la mesure où ils entretiennent des liens privilégiés avec ce groupe-là plutôt qu'avec les autres. C'est à partir de là qu'il devient utile pour cette communauté-là de faire passer ceux qui n'ont jamais exilés pour des étrangers, des bâtards, de faux Israélites, des occupants et des prétendants illégitimes à la terre et à la communauté cultuelle, ethnique et politique (ce qui deviendra, plus tard, les "Samaritains", dans la ligne de la fiction "samarienne" déjà inscrite en 2 Rois 17).
Soit dit en passant, l'insistance de la Watch sur l'aspect dépeuplement (désolation, dévastation totale) ne lui est pas spécifique, contrairement à l'aspect chronologique (70 ans) qu'elle exploite de façon très singulière depuis Russell et consorts: cela n'intéresse en rien sa doctrine particulière. C'est simplement l'attitude "bibliciste", littéraliste et apologétique, commune aux "fondamentalistes" et aux "sectaires", qui veulent défendre à tout prix la "vérité", comprise comme historicité, de "la Bible" comme un tout; et pour ce faire commencent par évacuer de "la Bible" même divergences et contradictions pour accorder le tout sur les énoncés les plus extrêmes, pris au pied de la lettre même quand ils sont hyperboliques et exorbitants. Si un texte (p. ex. les Chroniques ou Jérémie 25) suggère une dévastation totale, tous les autres textes (pourtant "bibliques" aussi !) qui suggèrent autre chose seront torturés jusqu'à ce qu'ils disent la même chose, ou du moins qu'ils se taisent... |
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| Sujet: Re: les 70 ans de Jérémie Jeu 07 Nov 2024, 15:39 | |
| Quand les “ soixante-dix ans ” ont-ils pris fin ?Le prophète Daniel, qui a vécu “ jusqu’à ce que le royaume de Perse prenne le pouvoir ”, se trouvait sur place, à Babylone, à ce moment-là. Il avait déterminé par le calcul quand les 70 ans devaient prendre fin. “ Moi, Daniel, raconte-t-il, je scrutai les Écritures, computant le nombre des années – tel qu’il fut révélé par Yahvé au prophète Jérémie – qui doivent s’accomplir pour les ruines de Jérusalem, à savoir soixante-dix ans. ” — Daniel 9:1, 2, Jérusalem. Esdras, qui s’était lui aussi penché sur les prophéties de Jérémie, a établi un lien entre “ la fin des 70 ans ” et le moment où “ l’Éternel réveilla l’esprit de Cyrus, roi de Perse ” de sorte que le monarque fit faire une proclamation (2 Chroniques 36:21, 22, Segond 21). Quand les Juifs ont-ils été libérés ? Le décret mettant fin à leur captivité a été émis dans “ la première année du règne de Cyrus ”. (Voir l’encadré “ Une date fondamentale ”.) Par conséquent, à l’automne 537, ils étaient de retour à Jérusalem pour y rétablir le culte de Jéhovah. — Esdras 1:1-5 ; 2:1 ; 3:1-5. Ainsi, dans la chronologie biblique, les 70 ans sont une période à prendre au sens littéral et qui a pris fin en 537 avant notre ère. Le début de cette période se situerait donc 70 ans plus tôt, en 607. https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/2011736?q=70+ans+d%C3%A9solation&p=par Pour fonder sa chronologie, la Watch ne retient qu'une seule version des "70 ans", tout en mélangeant Daniel 9 et 2 Chroniques 36 ... Pour rappel : Il faut savoir par ailleurs qu'au cours de ce temps de rédaction l'interprétation "biblique" des "70 ans" a beaucoup varié; 1) appliqués dans les sections anciennes de Jérémie à une période qui commence AVANT la ruine finale de Jérusalem, au moins à la première déportation de 597 (chap. 29), et peut-être à l'accession de la puissance néo-babylonienne à l'hégémonie régionale avec la bataille de Karkemish en 605 (cf. chap. 27), pour s'achever -- quand une "fin" est indiquée --avec la prise de Babylone, 2) ils sont appliqués plus tard à une période qui commence avec la ruine du temple (587/6) pour continuer APRÈS le retour d'exil (Zacharie 1; 7; Daniel 9), 3) et parfois identifiés purement et simplement à la durée de la "désolation" de Juda (2 Chroniques 36). De ce point de vue il me semble que la rédaction de Jérémie 25,11-12 (TM) est hybride: elle mélange l'interprétation 1) période de servitude "DES nations", qui commence bien avant 587/6 et 3) période de désolation DU pays (de Juda). Seule cette dernière subsiste d'ailleurs dans LXX, puisque ce ne sont plus les nations qui "servent" le roi de Babylone, mais les Judéens qui "servent" "parmi les nations". Le chapitre 9 de Daniel est une réinterprétation explicite, consciente et délibérée (et non une simple dérive de sens dont on ne sait jamais si et dans quelle mesure elle est volontaire ou pas) des "70 ans de Jérémie" (v. 1), du point de vue d'un auteur qui constate, plusieurs siècles après Jérémie, que les malheurs de Jérusalem et du temple ne sont toujours pas terminés. L'astuce herméneutique, supposée révélée à "Daniel" au lendemain de la prise de Babylone, consiste de toute évidence à appliquer à ces 70 ans le facteur numérique tiré des malédictions de la Torah: "je vous châtierai sept fois plus" (Lévitique 26,18ss; c'est aussi en Lévitique 25 qu'on trouve le modèle sabbatique des septénaires, qui sera rapporté aux "70 ans de désolation-sabbat" en 2 Chroniques 36); en vertu de cette opération, les "70 ans" ne font donc plus 70 ans, mais 7 x 70 = 490 ans. L'auteur par ailleurs semble conserver (contrairement au Chroniste) le souvenir historique d'un retour d'exil environ 50 ans après la destruction du temple: ce sont les "sept (premières) semaines" (49 ans) après lesquelles Jérusalem doit être rebâtie, "mais dans la détresse des temps". Il partage donc avec Zacharie l'idée que les "70 ans" continuent après le retour d'exil; mais en les multipliant il les prolonge évidemment beaucoup plus loin, jusqu'à son époque à lui, dont il espère le dénouement final et la purification définitive du temple. Il va sans dire que cette interprétation n'engage que lui, et que du point de vue de l'exégèse il n'est pas question d'en faire une "clé de lecture" du livre de Jérémie; mais pour l'auteur du livre de Daniel, c'est bien de ça qu'il s'agit. La révélation de l'ange répond à la prière de "Daniel" qui s'interroge précisément sur la fin des "70 ans de Jérémie", en lui révélant que cette période (qui à ses yeux concerne exclusivement Jérusalem) sera (sept fois!) plus longue qu'il n'y paraît. https://etrechretien.1fr1.net/t458-les-70-ans-de-jeremie |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: les 70 ans de Jérémie Jeu 07 Nov 2024, 16:37 | |
| Pour (le contexte de) la seconde citation, cf. supra 12.11.2010.
Dans la première (TdG 2011), la Watch se montrait de plus en plus incapable de distinguer ses propres commentaires, interprétations, hypothèses, conjectures, des textes "bibliques"... Ainsi il doit aller de soi pour le lecteur qu'Esdras est l'auteur des Chroniques, bien que ça ne soit écrit nulle part dans "la Bible", même dans la TMN (sinon dans le "paratexte", les introductions, les notes ou les tableaux qui acquièrent ipso facto une valeur supérieure à celle du texte "biblique"). Preuve, s'il était besoin, que la Watch ne cherche plus à convaincre personne que des convaincus (qui n'auraient même pas leur revanche, eût ajouté Guitry).
On peut comprendre la nécessité doctrinale interne d'arriver à (-)607 pour justifier 1914, malgré la précarité générale de l'échafaudage herméneutique et chronologique qui conditionne le calcul. Mais rien, même sur le strict plan de la "logique" interne, n'oblige à faire correspondre ce (-)607 à la "destruction du temple". A partir de Jérémie 27 ou 29, on pourrait tout aussi bien dater le début des "70 ans" de l'exil de Joiakîn (-597) ou de l'accession au trône de Nabuchodonosor (-605), éventuellement remonter encore d'un an ou deux la date supposée de l'hégémonie néo-babylonienne et du "début de la fin" du royaume de Juda, sans avoir à créer de toutes pièces et à défendre contre toute évidence une "chronologie alternative"... Mon impression c'est que ça n'intéresse plus du tout les TdJ restants, qui récitent leur catéchisme en circuit fermé sans plus le confronter avec rien d'extérieur -- tout au plus une poignée d'"apologistes" marginaux qui sont plus près de la porte que de la promotion interne (cf. Furuli, Gertoux et quelques autres)... |
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