Etre chrétien ou pas?

apporter une aide et fournir un support de discussion à ceux ou celles qui se posent des questions sur leurs convictions
 
PortailPortail  AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -28%
-28% Machine à café avec broyeur ...
Voir le deal
229.99 €

 

 Zacharie entre messianisme et eschatologie

Aller en bas 
2 participants
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3
AuteurMessage
free




Nombre de messages : 10102
Age : 63
Date d'inscription : 21/03/2008

Zacharie entre messianisme et eschatologie   - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: Zacharie entre messianisme et eschatologie    Zacharie entre messianisme et eschatologie   - Page 3 Icon_minitimeMer 13 Avr 2022, 13:13

On trouve à mon avis la raison principale dans la prophétie des « soixante-dix ans » de Jr 25, 11-12 (cf. 29, 10). Dans ce chapitre justement, qui fait coïncider l’accession au pouvoir mondial de Nabuchodonosor avec la quatrième année de Yoyaqîm – donc avec l’an 605 av. J.-C. –, la prophétie limite la domination de Babylone – pas l’exil ! – à soixante-dix ans (« soixante-dix ans pour Babylone » !). Le règne de Babylone prit fin en l’an 539 avec la prise de Babylone par le roi perse Cyrus. À l’intervalle de 605 av. J.-C. à 539 av. J.-C., il manque cependant quatre ans pour faire « soixante-dix ans ». Entre 609 av. J.-C. – la première année du règne de Yoyaqîm – et 539 apr. J.-C. par contre, on a exactement « soixante-dix ans ». C’est ainsi que s’explique la distinction entre la remise du pouvoir par le ciel et l’accession terrestre à la domination du monde par Nabuchodonosor. Ici sont reliées la théorie théologique (« soixante-dix ans ») et l’histoire empirique (bataille à Karkémish, accession au trône de Nabuchodonosor en l’an 605, destruction d’Askalon en 604 av. J.-C.). Les « soixante-dix ans » représentent manifestement un topique, une mesure préalablement établie qu’on ne peut modifier sans plus, comme le montre l’inscription babylonienne d’Asarhaddon ainsi que l’attestation probablement la plus ancienne dans l’Ancien Testament, Za 1, 12.


L’inscription babylonienne dit la chose suivante (version a) :

Mais bien qu’il ait écrit 70 ans comme délai de son dépeuplement (sur les tablettes du destin), le miséricordieux Marduk, après que son cœur se fut aussitôt apaisé, a échangé les chiffres et ordonné sa reconstruction la 11e année.

À l’arrière-plan de cette déclaration on trouve, en écriture cunéiforme, les symboles numériques « 70 » et « 11 » qui présentent une symétrie en miroir : un clou vertical, normalement le chiffre pour « 1 », placé devant un signe de dizaine, signifie « 60 », plus un chevron (« 10 ») : cela fait « 70 » Le chevron (« 10 ») plus un clou vertical « 1 » (placé après un signe de dizaine) : cela fait 11. À partir de cette inscription, il devient clair en tout cas que « 70 ans » peuvent équivaloir à la durée établie pour la destruction d’une ville. On trouve probablement ici la représentation implicite selon laquelle une génération a totalement disparu après « soixante-dix ans » : plus aucune personne vivante ne peut avoir vu de ses propres yeux l’état de la ville avant la destruction. Les « soixante-dix ans » de Za 1, 12 reflètent aussi cette utilisation topique, évoquant une durée établie de destruction.

Et l’ange de Yhwh répondit et dit : Yhwh Zebaot,
jusqu’à quand refuseras-tu ta pitié à Jérusalem
et aux villes de Juda contre lesquelles tu es irrité
maintenant déjà depuis soixante-dix ans.

Le livre de Jérémie semble avoir repris de ce passage (Za 1, 12) les « soixante-dix ans » (et les avoir transposés sur la durée de la domination de Babel). Cette durée ne pouvait être simplement modifiée – c’est-à-dire abrégée. C’est pourquoi la théorie de l’histoire universelle dut être modifiée à l’aide de la distinction établie ad hoc entre le décret céleste de la remise du pouvoir et la prise de pouvoir terrestre sur le monde. Le fait que l’an 609 av. J.-C. coïncide également avec l’année de la mort de Josias contribua à renforcer cette distinction entre remise et prise de pouvoir : après la mort du dernier roi pieux de Juda, Josias, Juda ne connaît plus d’autorité royale qualifiée positivement.


https://www.cairn.info/revue-etudes-theologiques-et-religieuses-2006-2-page-211.htm


Dernière édition par free le Mer 13 Avr 2022, 15:31, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Narkissos

Narkissos


Nombre de messages : 12460
Age : 65
Date d'inscription : 22/03/2008

Zacharie entre messianisme et eschatologie   - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: Zacharie entre messianisme et eschatologie    Zacharie entre messianisme et eschatologie   - Page 3 Icon_minitimeMer 13 Avr 2022, 14:19

Voir ici, aujourd'hui même (13.4.2022), une autre citation de cet article, une réponse générale et un lien au fil sur les "soixante-dix ans de Jérémie", qui est encore plus concerné par cette citation-ci (l'inscription d'Asarhaddon y est discutée dès la première page, début novembre 2010 !). Dans ce dernier fil il est aussi amplement question de Zacharie 1,12 et 7,5, qui par rapport au livre de Zacharie (sujet du présent fil) ou au "proto-Zacharie" (1--8 ) n'ont d'intérêt que par leur fonction obvie de datation (70 ans après la destruction du temple = 20 ans après le retour d'exil -- il ne s'ensuit évidemment pas que tous les textes du proto-Zacharie, tel que nous le lisons, sans parler du deutéro-, soient réellement de cette époque).
Revenir en haut Aller en bas
http://oudenologia.over-blog.com/
 
Zacharie entre messianisme et eschatologie
Revenir en haut 
Page 3 sur 3Aller à la page : Précédent  1, 2, 3
 Sujets similaires
-
» eschatologie banalisée
» "Je mettrai une hostilité entre toi et la femme"
» Apocalypse 20, 1-15. Entre millénium et jugement.
» Entre "droits" canonique et laïque
» Entre pensée et croyance, métamorphoses de la liberté.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Etre chrétien ou pas? :: RELIGION :: BIBLE: ANCIEN TESTAMENT-
Sauter vers: