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| Ce que je retiens : de Jean | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Ce que je retiens : de Jean Ven 07 Nov 2014, 20:44 | |
| - Narkissos a écrit:
- [Je rappelle, pour B.a. qui est arrivée récemment, que cette série de sujets (intitulés "Ce que je retiens : de X") a été conçue (il y a longtemps) pour que chacun y exprime librement ce qui l'a touché, impressionné, marqué dans les textes concernés -- avec, naturellement, sa façon propre de les comprendre à un moment ou à un autre. Sauf exception, on n'entrera pas ici dans des débats contradictoires sur l'exégèse ou l'interprétation des textes, pour savoir quelle serait "la bonne" -- sous cette réserve, des "lectures" très différentes, voire opposées, des mêmes textes y sont les bienvenues.]
A. notre propre façon de comprendre B. ne pas entrer dans des débats contradictoires C. des lectures différentes, voir opposées sont bienvenues Quelle est la nuance entre B. et A. C. ? Je n'ai pas très bien compris le sens de cette mise en garde. Pour l'exégète, je comptais un peu sur toi pour nous expliquer la différence entre 'dieu-juge' et 'Dieu-Suprême' dans le psaume que Jésus reprend dans Jean ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Ce que je retiens : de Jean Ven 07 Nov 2014, 21:32 | |
| - Narkissos a écrit:
- (...)(intitulés "Ce que je retiens : de X") a été conçue (il y a longtemps) pour que chacun y exprime librement ce qui l'a touché, impressionné, marqué dans les textes concernés (...) ]
Ce que je retiens de l'évangile de Jean : la proximité de Dieu. Dans le prologue, je retiens que Jésus est lumière, parole, vie, réalité-vérité, etc, c'est à dire, l'ensemble des 'possibilités divines'. La vie revient souvent. Dieu le Père a la vie, a le pouvoir sur la vie, pouvoir qu'il transmet à son Fils (qui a la primauté en toutes choses). Il y a d'autre part dans l'ensemble de son évangile, de nombreux 'je suis' de la part de Jésus : voie, pain, berger, lumière, etc, 'ego eimi ô' qui sont aussi dans l’Apocalypse : l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin, celui qui est, qui était et qui vient ... Jean parle de 'tous les disciples', et un en particulier se sent aimé. Il se sent aimé car il est proche. L'amour pour 'chacun' revient avec force dès le début. Contrairement aux synoptiques qui mettent rarement 'en valeur' les responsables du sanhédrin, Nicodème y a soudain une place 'de choix', bien qu'une pointe 'd'ironie' pimente ce récit, vis à vis de ce docteur de la loi qui n'a pas compris l'essentiel. Puis Jésus approfondit l'enseignement qu'il vient de lui donner sur l'eau et l'esprit à une femme, certainement analphabète, dont la situation maritale est à l'opposé de celle généralement attendue de la part des responsables, et qui est de plus samaritaine. L'ironie n'est plus envers le protagoniste mais cette fois-ci envers envers le lecteur, qui découvre que Jésus enseigne pareillement Nicodème et cette femme, de plus, il n'avait dévoilé qu'en partie à Nicodème qui il était, alors qu'il ne se cachera pas de la samaritaine. Information qui ressort plus encore à la lumière des autres évangiles, dans lesquelles nous lisons plusieurs fois : ne dites à personne qui je suis. Le temps semble être essentiellement autour de 'La Pâque'. Sauf dans les derniers passages, les actions se déroulent peu avant La Pâque, cette Pâque qui rassemble tous les disciples, si plusieurs ont cessés de suivre Jésus en cours de route, dans cette grande chambre-haute, ils sont beaucoup, en tout cas les 120 de la pentecôte, auxquels Jésus 'ouvre les yeux' en leur donnant le Saint-Esprit et qu'il envoie pardonner. Ou pas ! Tous sont envoyés. Il y a d'autre part, plusieurs mises en garde contre les 'ravisseurs'. Plusieurs passages expliquent que le peuple ne dépend plus de ses origines. Jésus rassemble le peuple 'des origines' avec son peuple formé de ceux qui le connaissent, peu importe leur origine. C'est encore et toujours l'amour de Jésus, dont l'empathie lui donne de pleurer lorsqu'il voit la tristesse d'autres. (Lorsque plusieurs juifs et les soeurs de Lazare pleurent) C'est Jean qui parle ouvertement de la soeur de Marthe et Lazare, cette femme qui s'était assise aux pieds de Jésus pour l'écouter pendant que sa soeur travaillait et qui lui parfuma les pieds. C'est encore Jean qui raconte le lavement des pieds par le maitre ... Il est parlé aussi de notre joie parfaite, de notre paix parfaite, de l'amour de Dieu parfait en nous qui banni la crainte d'un châtiment de sa part (je crois que c'est plutôt dans une lettre de Jean)(1Jean 3 ?) C'est le salut par Dieu, par Jésus, le berger qui nous garde, nul ne peut nous ravir de sa main ... Jésus ne pers aucune brebis que le Père lui a données. Et ... c'est infini. A chaque lecture, il y a encore et encore à 'manger et à boire' ! C'est la manne, la manne véritable, qui même si on en ramasse beaucoup, nous n'avons rien de trop, et si nous en ramassons peu, il ne nous en manque pas. Comme si nous avions tout à découvrir, comme lorsque chaque jour, notre nourriture ingurgitée ne peut servir à nous nourrir pour d'autres jours ! |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12456 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Ce que je retiens : de Jean Ven 07 Nov 2014, 23:55 | |
| @B.a. A lire ton dernier post, je vois que tu m'as très bien compris !
Je voulais réserver cette série de fils à des "témoignages de lecture" (et de réflexion ou de méditation) comme celui que tu viens de nous donner (merci !). Pour ça il faut que des lectures divergentes (et éventuellement contradictoires) puissent s'énoncer et coexister paisiblement, sans s'affronter. Quand on veut discuter de l'exégèse ou de l'interprétation d'un texte et opposer des arguments selon les bonnes vieilles règles de la logique exclusive (où tout le monde ne peut pas "avoir raison") on peut le faire ailleurs...
(Sur la citation du psaume 82, j'en ai déjà dit deux mots à la p. 1. Je ne vois rien à y ajouter qui ne relève d'un commentaire du psaume, et non de l'évangile selon Jean.) |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Ce que je retiens : de Jean Sam 08 Nov 2014, 12:42 | |
| Pourrait-on écrire : celui qui est, qui était et qui sera est le chemin, la vérité, la vie, celui qui est, qui était et qui sera est la lumière, celui qui est, qui était et qui sera est le pain, celui qui est, qui était et qui sera est l'alpha et l'oméga, etc ? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Ce que je retiens : de Jean Sam 08 Nov 2014, 12:44 | |
| - Narkissos a écrit:
- (Sur la citation du psaume 82, j'en ai déjà dit deux mots à la p. 1. Je ne vois rien à y ajouter qui ne relève d'un commentaire du psaume, et non de l'évangile selon Jean.)
hum ... sans comprendre le dieu-juge du psaume, on ne comprend pas l'évangile de Jean. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12456 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Ce que je retiens : de Jean Sam 08 Nov 2014, 14:47 | |
| Toute interprétation est en effet jeu d'intertextualité, qui rapporte des textes à d'autres textes et constitue ainsi des "formes", configurations ou constellations différentes (ce qu'on appelle les "couronnes de la Torah" dans l'interprétation rabbinique) en fonction de ce qu'il relie ou non. Ainsi - Citation :
- celui qui est, qui était et qui sera est le chemin, la vérité, la vie, celui qui est, qui était et qui sera est la lumière, celui qui est, qui était et qui sera est le pain, celui qui est, qui était et qui sera est l'alpha et l'oméga
c'est ce qu'on obtient quand on rapproche le quatrième évangile et l'Apocalypse (qui dit plus exactement "celui qui est, qui était et qui vient" -- littéralement "l'étant, l'était et le venant", en grec tout aussi "fautif"). - Citation :
- sans comprendre le dieu-juge du psaume, on ne comprend pas l'évangile de Jean.
Effectivement, selon qu'on inclut ou non tout le contexte du psaume 82 dans la "constellation" de la citation johannique (qui se compose de quatre mots en grec), on ne comprend pas (exactement) celle-ci de la même façon. Mais le choix de l'inclure ou non a quelque chose d'"arbitraire" -- donc d'indécidable ou de difficilement décidable pour une exégèse "scientifique" ou "rationnelle" (qui doit aussi se garder de noyer les textes qu'elle commente sous un excès d'"information" qui n'était pas forcément "dans la tête de l'auteur"); de très facilement décidable en revanche pour une lecture "libre" ou "personnelle", surtout si elle ne prétend pas "avoir raison". (Cf. http://oudenologia.over-blog.com/article-un-christ-d-anthologie-121552563.html ) |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2607 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: Ce que je retiens : de Jean Sam 08 Nov 2014, 20:57 | |
| Ce qui m'impressionne, et ce n'est pas seulement valable pour l'évangile de Jean, ce sont le nombre de couches, si vous me passez l'expression, qui se superposent les unes les autres pour former un texte que nous pouvons lire sans trop de difficultés, ni de ruptures pour l'évangile de Jean cela va sans dire. Certes à y regarder de plus près nous pouvons voir ici et là des rajouts, des coupures dans le texte, mais en dépit de ces cassures nous ressentons toujours beaucoup de plaisir à lire l'évangile, notamment celui de Jean.
Au chapitre premier il est question de la Parole qui séjournait avec Dieu et qui est en même temps détentrice et dispensatrice de la vie et de la lumière. Tout va pour le mieux jusqu'au verset 6 qui semble introduire une parenthèse en parlant d'un homme envoyé par Dieu. J'ai eu l'impression que cette parenthèse se refermait au verset 8, et qu'ensuite le texte parlant de la Parole revenait de nouveau au premier plan. Cependant, en regardant de plus près les verset 6 à 8 je me rends compte qu'ils évoquent eux-aussi la lumière tout en spécifiant bien que l'homme en question, Jean, n'est pas lui-même la lumière en dépit du fait qu'il rend témoignage à la lumière.
Une lecture plus approfondie me permet de mieux apprécier ce qui est peut-être un rajout tout en constatant que cette parenthèse n'est pas gênante. C'est une autre façon pour parler de la proximité de Jean et de Jésus. Ce petit rajout, s'il en est, ne gâte pas la lecture ni ne détourne le lecteur de la progression de la Parole telle qu'elle est décrite dans ce texte. J'ai l'impression de contempler une pierre précieuse qu'un habile artisan aurait retravaillé pour mieux la mettre en valeur, alors qu'elle brillait déjà de mille feux auparavant. Sous cet angle l'évangile de Jean me parait rempli de morceaux finement travaillés. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12456 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Ce que je retiens : de Jean Dim 09 Nov 2014, 03:37 | |
| La référence à Jean-Baptiste est, depuis "Marc", le commencement "normal", sinon "obligé", d'un récit "évangélique"; mais alors que "Matthieu" et "Luc" lui adjoignent une sorte de "préface" merveilleuse (la nativité), "Jean" mixe pour ainsi dire son prologue (l'hymne au logos) qui est d'un tout autre genre (mythologique ou philosophique, selon la façon dont on l'entend; en tout cas poétique) avec le début de la narration en prose. Deux "plans" se superposent et se répondent ainsi sans se confondre, deux voix distinctes et accordées comme dans une fugue en contrepoint (je ne peux décidément pas éviter de penser à Bach): 1-5 ...............6-8 9-13 ........ 14 ...............15-17 18 ...............19ss. De ce point de vue-là, c'est plutôt le prologue lui-même (l'hymne au logos, colonne de gauche) qui serait un "ajout secondaire" (d'ailleurs il n'a pratiquement aucun écho dans le corps du récit), mais tellement génial qu'on ne le perçoit pas du tout comme tel. On a souvent remarqué l'inclusion qui "boucle" l'évangile à un état déjà très avancé de sa composition (avant l'addition finale du chapitre 21): la correspondance entre 1,1c (le logos était d/Dieu, vers qui ne faisait peut-être pas partie de l'hymne originale) et la confession de Thomas à la fin du chapitre 20 (mon Seigneur et mon Dieu). D'une manière générale, l'impression d' unité (que j'évoquais dès le premier post de ce fil, il y a cinq ans) tient sans doute à la profonde originalité de l'"école johannique", qui contraste tellement avec le reste du NT que les disparités internes du texte paraissent négligeables en comparaison, même si à y regarder de plus près elles sont évidentes. Les ajouts (exception faite de l'épisode de la femme adultère, qui est vraiment très tardif) sont toujours "johanniques", de pensée ou du moins de style; même ceux qui vont dans le sens de l'orthodoxie (ex.: 6,51-58) s'insèrent assez bien dans l'ensemble pour ne pas choquer la plupart des lecteurs. Il faut croire que l'"esprit" de l'oeuvre en construction a touché tous ceux qui y ont mis la main... ou bien qu'un texte qui manie à ce point l'ironie, le paradoxe, l'ambiguïté, le malentendu, la contradiction formelle est "incorrigible", au sens où il s'assimile automatiquement toutes ses "corrections". Ici une reprise ultérieure de la réflexion sur le Prologue. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Ce que je retiens : de Jean Dim 09 Nov 2014, 20:28 | |
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| | | free
Nombre de messages : 10098 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Ce que je retiens : de Jean Jeu 05 Mar 2020, 12:59 | |
| "Là-dessus, les pharisiens lui dirent : C'est toi qui te rends témoignage à toi-même, ton témoignage n'est pas vrai. Jésus leur répondit : Même si c'est moi qui me rends témoignage à moi-même, mon témoignage est vrai, car je sais d'où je suis venu et où je vais ; vous, vous ne savez ni d'où je viens ni où je vais. Vous, vous jugez selon la chair ; moi, je ne juge personne. Et si, moi, je jugeais, mon jugement serait vrai, car je ne suis pas seul : il y a moi et le Père qui m'a envoyé. Dans votre loi, il est écrit que le témoignage de deux hommes est vrai. Moi, je me rends témoignage à moi-même, et le Père qui m'a envoyé me rend témoignage. Ils lui dirent donc : Où est ton Père ? Jésus répondit : Vous ne connaissez ni moi, ni mon Père. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père." (Jean 8,13ss)
La parole de jugement : Jésus juge-t-il ou ne juge-t-il pas ?
Incisive, décisive : elle est parole de jugement. Tout l’évangile prend d’ailleurs l’allure d’un grand procès intenté à Jésus. Mais celui-ci, de l’autorité de sa parole, de la liberté de sa parole, le joue autrement. Alors qu’il est jugé, c’est lui qui mène le jeu : il projette, en sa personne, une lumière qui vient d’ailleurs, dont lui seul connaît le lieu, l’origine et la fin. Tandis qu’on l’interroge : « toi, qui es-tu ? » (v. 25), et qu’on l’accuse d’une prétention illégitime, de se faire lui-même Dieu (v. 53), et de se rendre témoignage à lui-même (v. 13), Jésus ne répond pas à son propre sujet. Affirmant un « Je Suis », comme un « me voici », il laisse Dieu paraître en sa personne, il fait voir, il fait connaître Dieu. C’est ainsi qu’il est Fils, c’est ainsi qu’il témoigne du Dieu qui est son témoin, du Dieu qui ne laisse pas seul, qui n’abandonne pas, moins que jamais à l’heure de la mort, le Dieu Père (v. 16 et 29). Il ouvre alors à ceux qui l’écoutent l’espace même de sa parole comme porche d’entrée dans l’extrême proximité de Dieu, comme passage libérateur, et de l’autre côté, à l’arrivée, partage le lien qui fait son identité même, la filiation. Cela rayonne du cœur de la page (v. 31-36) : « Si vous, vous demeurez dans ma parole, vous êtes en vérité mes disciples. Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres » (v. 31). https://www.cairn.info/revue-d-ethique-et-de-theologie-morale-2005-HS-page-113.html |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12456 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Ce que je retiens : de Jean Jeu 05 Mar 2020, 13:30 | |
| Voir aussi supra 6.11.2014 (sur le chapitre 12).
Le thème du "jugement", comme tant d'autres, est "affolé" dans un tourbillon paradoxal: en ne jugeant pas on juge, et mieux qu'en jugeant... ce genre d'énoncé ne se laisse pas stabiliser en propositions définitives qui feraient la part des choses, en définissant une fois pour toutes un "bon" et un "mauvais" jugement, celui que "Dieu", "le Christ" ou encore "le Paraclet" exercerait ou n'exercerait pas; tout est remis en jeu à chaque mo(uve)ment du discours. Ici aussi, une "logique" dynamique plutôt que statique. |
| | | free
Nombre de messages : 10098 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Ce que je retiens : de Jean Jeu 05 Mar 2020, 13:45 | |
| Le "car je ne suis pas seul", indique que le Père n'a jamais été dissocié ou déconnecté du Fils ("Moi et le Père, nous sommes un") mais dans le même temps, il y a deux témoignage, le Fils rend témoignage à lui même et le Père lui rend témoignage. Comme tu l'indiquais plus haut : "De part en part c'est la même divinité qui tantôt se différencie, tantôt s'identifie, mais toujours sans rupture" car "Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père". |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12456 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Ce que je retiens : de Jean Jeu 05 Mar 2020, 14:52 | |
| Que le quatrième évangile se démarque ostensiblement et régulièrement des Synoptiques, tout lecteur peut s'en rendre compte. La question de savoir dans quelle mesure l'écart, ou la contradiction formelle, sont délibérés, est beaucoup plus délicate, car elle dépend de la connaissance que l'auteur de chaque "couche rédactionnelle" de l'Evangile selon Jean avait (ou non) d'autres "évangiles". Que les premières strates présupposent au moins une première édition de Marc (dont le cri d'abandon constitue en quelque sorte le paroxysme, retenu par Matthieu mais... abandonné par Luc) reste extrêmement probable. Cela dit, la stratégie ou tactique du "contrepied", écart, renversement ou contradiction (qui ne fonctionne vraiment que si la connaissance du modèle, ou du "standard", est partagée par les lecteurs-auditeurs) est plutôt la règle que l'exception (cf. aussi la prière de Gethsémani inversée en Jean 12). |
| | | free
Nombre de messages : 10098 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Ce que je retiens : de Jean Jeu 05 Mar 2020, 17:27 | |
| - Citation :
- Très bon exemple. Indépendamment du sens des verbes, la structure de la phrase est tout à fait typique du mouvement de la pensée johannique:
"Tout comme en effet le Père (hôsper gar ho patèr) réveille les morts et les fait vivre, ainsi aussi le Fils (houtôs kai ho huios) fait vivre qui il veut." (...) 17,11 "qu'ils soient un comme (kathôs) nous" 17,14 "ils ne sont pas du monde, comme moi (kathôs egô) je ne suis pas du monde" (idem v. 16) 17,18 "comme (kathôs) tu m'as envoyé dans le monde, moi aussi (kagô) je les envoie dans le monde" 17,21 "que tous soient un, comme (kathôs) toi, Père, en moi et moi en toi, qu'eux aussi (kai autoi) soient en nous" 17,22 "qu'ils soient un comme (kathôs) nous [sommes] un" 17,23 "que tu les as aimés comme (kathôs) tu m'as aimé" (...) (On me reprochera encore de citer pêle-mêle des textes qui appartiennent à différentes strates du johannisme, mais ici aussi je le fais à dessein, car il s'agit de faire ressortir une structure de pensée qui n'est pas le propre d'un "auteur" ou d'une "oeuvre" mais caractérise collectivement toute une "école", dans la durée; il est d'ailleurs frappant que la densité maximale de ce type de formule soit atteinte au chapitre 17, texte relativement tardif qui tend à le systématiser, sans doute consciemment à ce stade.) J'ai relu avec "bonheur" ce post (reproduit partiellement du Jeu 15 Juil - 16:29), d'une rare profondeur.Un extrait d'article :Dans les 17 versets de Jean 17, le verbe « donner » se rencontre 17 fois. C’est dire la densité de ce verbe dans ce chapitre où s’exprime, le plus intensément, la relation du Fils au Père. Dans le plan de l’évangile, la prière sacerdotale joue le même rôle que la prière à Gethsémané dans les évangiles synoptiques: toutes deux expriment l’intensité de la prière de Jésus dite au Père et se situent juste avant l’arrestation et après un entretien avec les disciples. Le Père a donné au Fils une œuvre à accomplir. Pour cela, il lui a donné tout pouvoir. Cette œuvre a pour point de départ la glorification du Père et du Fils; ils sont comme le miroir l’un de l’autre, ils se reflètent l’un l’autre. Ce que révèle plus particulièrement Jean 17, c’est que cette glorification – qui a son point de départ dans la relation éternelle du Père et du Fils – se reflète elle-même dans la relation du Dieu Père et Fils avec ceux qui sont donnés. Cette relation est de toute éternité, elle est avant que le monde fut (v. 5). Les théologiens l’ont appelée la Trinité ad intra, c’est-à-dire le mystère intérieur de la vie trinitaire pour elle-même. Mais il y a aussi l’œuvre de la Trinité ad extra, c’est-à-dire sa relation avec la création. Il est question de celle-ci en Jean 17 et, plus particulièrement, d’une partie de l’humanité qui est appelée ici « ceux que tu m’as donnés ». On a là une définition de l’Eglise; c’est le cadeau que le Père fait au Fils et dont celui-ci va se sentir responsable jusqu’à donner sa vie. L’emploi du verbe « donner » apporte une précision à la notion d’élection: elle ne valorise en rien celui ou ceux qui en sont l’objet, l’Eglise n’est rien en elle-même, elle n’est même pas nommée en Jean 17. Ce qui est central, c’est la relation du Père et du Fils. Cette humanité anonyme n’a d’existence que parce que le Père l’a donnée au Fils et que le Fils donne à ces anonymes la parole que le Père a donnée au Fils et qu’ils ont gardée. Notre salut, c’est d’avoir été donnés au Fils par le Père. La Trinité est la source de notre salut. https://larevuereformee.net/articlerr/n218/la-theologie-de-%C2%ABdonner%C2%BB-dans-l%E2%80%99evangile-de-jean |
| | | Narkissos
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| Sujet: Re: Ce que je retiens : de Jean Jeu 05 Mar 2020, 18:38 | |
| 15 juillet 2010 (ça ne nous rajeunit pas) !
Pour ma part, je vois plutôt l'anti-Gethsémani(é) en 12,27ss; il est vrai que la prière dite "sacerdotale" du chapitre 17, à la suite des développements successifs du livre (à un certain point de la rédaction 14,31 devait appeler une suite du genre Gethsémani, retardée ultérieurement par les discours supplémentaires), finit par occuper à peu près la même "place" dans le récit général, et que d'autre part elle rappelle thématiquement 12,27ss (notamment sur la glorification du nom); mais je ne dirais pas pour autant qu'elle joue le même "rôle": l'idée d'un "Jésus" qui demanderait, même un instant, à éviter la souffrance et/ou la mort (la "coupe" ou l'"heure") est aussi étrangère que possible au quatrième évangile.
Faut-il rappeler en outre qu'il n'y a pas d'"Eglise" dans l'évangile "selon Jean", et qu'à la place d'un tel concept il y a un remarquable flottement entre le masculin pluriel (ceux qui sont donnés) et le neutre singulier (ce qui est donné, cf. p. ex. 6,27.39; 10.29 etc.; ce qui est donné étant par ailleurs le nom, la gloire, la parole, le témoignage, le commandement, l'eau, le pain, l'esprit-souffle, etc.) ? Toutes ambiguïtés à mon sens destinées à des oreilles plutôt "gnostiques" qu'"ecclésiastiques"... |
| | | free
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| Sujet: Re: Ce que je retiens : de Jean Ven 20 Mar 2020, 16:03 | |
| Particularités de la paternité de Dieu johannique
Très souvent dans l’Évangile de Jean, Jésus parle de « son Père » et le distingue nettement du rapport qui pourtant existe entre le Créateur et Ses créatures. Et c’est pour cela que la révélation totale du Père se trouve plus précisément dans le Fils. Tout ce que fait le Fils , et la manière dont il le fait, révèle le Dieu Père invisible. En effet, le rapport entre le Père et le Fils est décrit comme un rapport d’unicité et d’amour réciproque. Il y a autant de citations d’amour réciproque qui traversent tout l’Evangile de Jean (Jn 3.35 ; 5.20 ; 10.17 ; 15.9.). Si « Dieu Père » aime le Fils, il y a aussi la réponse d’amour du Fils à l’égard de cet amour qui descend sur lui. En effet, il honore le Père ; il le connait (et connaître, dans la Bible, est la marque d’amour) ; Il aime le Père et demeure dans son amour. Il passe entre l’un et l’autre une sorte de courant de vie affective. Si deux personnes sont unies entre elles, par l’amour, elles sont un seul et même être. Ainsi, entre le Père et le Fils, il y a unité : « Moi et le Père, nous sommes Un » (Jn 10.30) ; « Le Père est en moi et moi dans le Père » (Jn 10.38). Nous avons là l’affirmation d’une communion totale : elle est une unité de l’ être et de l’agir, comme Jésus le fera remarquer un jour à son disciple Philippe, qui lui demande de lui montrer le Père (Jn.14.9). https://www.academia.edu/34471819/LA_FIGURE_DE_DIEU_P%C3%88RE_DANS_LE_CORPUS_JOHANNIQUE |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12456 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Ce que je retiens : de Jean Sam 21 Mar 2020, 13:36 | |
| L'inconvénient structurel de toute étude "thématique" est précisément de définir un "thème", à partir d'un mot ou d'un groupe de mots et d'images (ici "père", "fils", "amour"), et de l'isoler ou du moins d'en faire un "centre" tel que tout ait l'air de tourner autour de lui. Alors que dans le texte le mouvement (circulation, danse) des signifiants et de leurs métonymies est bien plus complexe, comme on l'a suggéré depuis le début de ce fil.
L'approche thématique est inévitable, et souvent utile, à condition de multiplier les "thèmes" et les points de vue (à la limite, chaque mot du texte en mériterait une). Sans quoi la "vie" du texte (encore un mot, une métaphore, un thème si l'on veut) se réduit à des propositions dogmatiques, qu'elles soient plutôt théologiques, psychologiques ou morales. |
| | | free
Nombre de messages : 10098 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Ce que je retiens : de Jean Sam 09 Nov 2024, 14:19 | |
| Filiations humaines, filiation divine Petites traversées bibliques Par Philippe Lefebvre
Des textes pour nos propres décryptages
Ces exemples, surtout celui de Joseph, peuvent sembler trop impressionnants, trop positifs ou trop romanesques. Ils sont en fait pour moi une aide précieuse pour écouter certaines personnes qui racontent des bribes de leurs existences. Alors que ces gens ont le couteau sous la gorge, comme Isaac, ou qu’ils sont au fond du trou, comme Joseph, ils manifestent, sans le savoir bien souvent, la splendeur de leur vie filiale que le monde ne connaît pas, comme le dirait S. Jean (cf. Jn 3, 10). Je voudrais justement passer par l’évangile de Jean pour évoquer cette révélation des fils cachés. Le prologue nous dit que certains ont accueilli une parole qui est aussi lumière et qui vient de plus loin que le verbiage débilitant de leur entourage. Ils se démarquent, ils étonnent, et pour cette raison, comme Joseph, se mettent souvent à dos leur milieu. Or ce n’est pas par une fantaisie personnelle qu’ils détonnent ; c’est leur goût de la vérité, leur passion pour une source dont ils ne savent, la plupart du temps, rien d’explicite qui les rend si différents – et donc régulièrement intolérables. Leur adéquation à la parole créatrice et illuminatrice qu’ils ont acceptée, leur acquiescement à l’être reçu de Dieu les rendent « enfants de Dieu » (Jn 1, 12).
On sait que le verset 9 du prologue contient une ambiguïté pleine de sens : « [Le Verbe] était la lumière véritable qui illumine tout homme venant dans le monde. » Dans la formule « venant dans le monde », on peut comprendre le participe (erchomenon) comme un neutre qui se rapporterait au terme inaugural : lumière (to phôs en grec qui est un nom neutre) ; on peut aussi l’entendre comme un accusatif masculin qui qualifierait « tout homme », « tout humain » plus exactement (panta anthrôpon). Dès lors, est-ce « la lumière qui, venant dans le monde, illumine tout humain » ou bien « est-ce la lumière qui illumine tout être humain venant dans le monde » ? L’amphibologie, un procédé fréquent dans la Bible, permet de lire les deux sens à égalité. Le Verbe illuminateur vient dans ce monde éclairer les humains. Ou bien le verbe éclaire tout humain qui naît en ce monde depuis le commencement, chacun acceptant ou refusant l’aventure d’accueillir ce Verbe – qu’il ou elle le connaisse expressément ou pas.
Dans les évangiles synoptiques, les figures d’étrangers (la Cananéenne, le centurion romain…) ou de marginaux divers (prostituées, publicains, homme crucifié à côté de Jésus…) seraient autant d’exemples d’humains, qui « venant en ce monde » sans être spécialement avertis qu’un Verbe resplendissant se propose à eux, qu’un Père leur donne la vie, vivent cependant en conformité avec ce Verbe qui rayonne d’eux et laissent apparaître à qui sait voir leur filiation qui ne doit rien au « vouloir de chair » (Jn 1, 13). Autrement dit, ces humains « venus dans le monde », une expression que le Christ emploiera pour désigner sa propre mission (Jn 18, 37), vivent avec le Christ, la même aventure que lui : se déployer dans le monde en sachant que leur vie vient de plus loin qu’eux-mêmes et que leur lignée, en percevant une parole atypique qui les empêche de se conformer purement et simplement aux prescriptions et préjugés de leur milieu. Dire qu’ils vivent la même aventure que le Verbe peut paraître une expression exagérée, et elle l’est effectivement, mais cela est nécessaire pour approcher au mieux de la réalité. En effet, cela fait comprendre la parenté que Jésus se découvre avec des gens inattendus, qui, contre toute attente, contre toute apparence, vivent au rythme de la Parole et brillent d’une lumière que le monde borné ne peut reconnaître. Avec la Samaritaine (Jn 4), une rencontre nuptiale se dessine ; quant au bandit crucifié aux côtés du Christ, il entre avec lui au paradis le jour même (Lc 23, 40-43).
https://shs.cairn.info/revue-d-ethique-et-de-theologie-morale-2018-1-page-11?lang=fr |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12456 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Ce que je retiens : de Jean Sam 09 Nov 2024, 15:53 | |
| Toujours passionnant Lefebvre -- cet article-ci (2018) intéresserait d'ailleurs nombre d'autres textes bibliques que les "johanniques" (Genèse, Exode...), et tout un faisceau de thèmes connexes (filiation, paternité, maternité, fraternité, fratrie, sororité, sexualité, genre, espèce, animalité, zoologie, biologie, généalogie, taxonomie, lignée, trace, signe, dessin, écriture...). Comme on l'a souvent remarqué, un des principaux défauts de la théo-logie consiste à constituer certains mots (à commencer par "Dieu", mais aussi dans la tradition chrétienne Père, Fils, Saint-Esprit, création, péché, salut, etc.), à force de définitions dogmatiques, en un bloc monolithique, signifiant-signifié-référent inséparables, qu'on cesse d'interroger, de questionner, de solliciter, comme une boîte noire que personne n'oserait plus ouvrir. Et autour de ces mots-là à faire graviter des mots accessoires ou périphériques, attributs, épithètes, noms communs, adjectifs, métaphores ou autres figures, comme des signifiants susceptibles, eux, d'être interprétés. Quand on dit que Jésus est logos, sagesse, vérité, chemin, vie, lumière, pain, vin, vigne, eau, on se demande ce que ça veut dire; quand on dit qu'il est "le Fils de Dieu", on ne se le demande plus, parce qu'on croit le savoir une fois pour toutes: le signifiant se confond avec le signifié et le référent dont on parle, en un mot on ne pense plus rien... Or l'intérêt très particulier de l'écriture johannique, comme on l'a souligné dans ce fil et dans d'autres, c'est justement de (re-)mettre tous les mots au même niveau, de les faire tous rentrer, avec leurs différences de sens et leurs connotations irréductibles, dans le même jeu ou dans la même danse. "Fils" est une métaphore, une métonymie, une figure, un trope, une façon de parler, logos en est un autre, au même titre que "lumière", "vie", "vérité", "grâce", "eau", "souffle-esprit", "pain", "vin", "porte", "chemin", "vigne". C'est le mouvement de tous les termes, qu'ils soient d'allure plutôt "abstraite" ou "concrète", "personnelle" ou "impersonnelle", qui fait le "sens", un "sens" qui ne se réduira jamais à une définition ou à une prédication du genre S est p, Sujet est prédicat, ceci est cela, dans le sens propre d'une identité hermétiquement fermée sur elle-même (quoique toute affirmation d'identité requière aussi plus d'un présupposé, comme si on savait d'avance qui est le sujet et ce qu'est le prédicat, de quoi ou de qui on parle et ce qu'on en dit, fût-ce, tautologiquement, qu'il est qui il est et ce qu'il est). S'il n'y a pas d'"identité", il n'y a pas non plus d'égalité, de supériorité ou d'infériorité, ni de différences nommables, dénombrables, mesurables, calculables, comparables. Il y a de la différence (partitif indénombrable, en français), partout, toujours, il n'y a même que ça, avant qu'on puisse nommer, distinguer, compter, mesurer, comparer quoi que ce soit. Lefebvre a tout à fait raison d'insister sur l'asymétrie des genres -- il me fait repenser, a contrario, à la crétinerie bien intentionnée du "langage inclusif" qu'on a intégré à la traduction biblique, surtout en anglais, avant même que ça devienne une mode généralisée dans la politique et les médias: les "frères" traduits en "frères et soeurs", les "fils" en "enfants" ou "fils et filles", et ainsi de suite, créant artificiellement des effets de distinction et d'opposition symétrique, sous prétexte d'inclusion et d'égalité, là où il n'y avait rien de tel, mais encore et toujours de la différence, à perte de vue. A perte de vue: ça vient d'ailleurs, de plus loin, de plus haut, ça va plus loin, ça part et ça se perd dans tous les sens, en-deçà et au-delà de tout horizon. Il n'y a peut-être plus de "religion" et de "pensée" que le sens de ce mouvement toujours déjà commencé, jamais fini, entamé ou pris en son cours, in medias res, dès lors que n'est même plus assuré le cycle fermé d'une origine à un retour. En un mot, du " temps". Toutefois dans la filiation ou la paternité il n'y a pas que la dissémination ou la dispersion ( zera`, sperma, semen, semence, descendance, postérité, comme les étoiles du ciel ou le sable de la mer); il y a aussi sa contrepartie (contrepoint, contrechamp) graphique, la trace, la ligne, la lignée, l'arborescence généalogique qui se dessine après coup, rétrospectivement, rétroactivement, reliant le présent et l'à-venir au passé -- même quand elle est fictive, factice, feinte ou contrefaite, comme dans la legal fiction de Joyce. Et ses conséquences juridiques, économiques, sociales, morales, politiques, succession, héritage, patrimoine, capital, propriété, fidélité ou trahison ( tu quoque fili), reconnaissance à double sens et à double bind, interdiction et fatalité du parricide, du matricide, du fratricide, de l'infanticide, de l' abandon, de la désertion, de l'apostasie, de l'ingratitude paradoxalement nécessaire à la grâce, au don sans retour... Sur le passage du Prologue et le commentaire de Lefebvre que tu soulignes (l'histoire de Jésus c'est la nôtre), on peut rappeler 1 Jean 4,17b: "tel il est, celui-là, tels aussi nous sommes, nous, dans ce monde". |
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