Etre chrétien ou pas?

apporter une aide et fournir un support de discussion à ceux ou celles qui se posent des questions sur leurs convictions
 
PortailPortail  AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
ETB Pokémon Fable Nébuleuse : où ...
Voir le deal
-14%
Le deal à ne pas rater :
Apple MacBook Air (2020) 13,3″ Puce Apple M1 – RAM 8Go/SSD 256Go
799 € 930 €
Voir le deal

 

 mise en abîme

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Narkissos

Narkissos


Nombre de messages : 11947
Age : 64
Date d'inscription : 22/03/2008

mise en abîme Empty
MessageSujet: mise en abîme   mise en abîme Icon_minitimeLun 29 Fév 2016, 15:42

Le soir de ce même jour [en contexte celui des paraboles, dont celle-ci], il leur dit: "Passons sur l'autre rive."
Après avoir renvoyé la foule, ils l'emmènent comme il était, dans le bateau; il y avait aussi d'autres bateaux avec lui.
Survient une forte bourrasque: les vagues se jetaient dans le bateau, déjà il se remplissait. Lui dormait à la poupe sur le coussin. Ils le réveillent et lui disent: "Maître, nous sommes perdus et tu ne t'en soucies pas ?" Réveillé, il rabroua le vent et dit à la mer: "Silence, tais-toi !" Le vent tomba et un grand calme se fit. Puis il leur dit: "Pourquoi êtes-vous peureux ? N'avez-vous pas encore de foi ?" Ils furent saisis d'une grande crainte; ils se disaient les uns aux autres: "Qui est-il donc, celui-ci, que même le vent et la mer lui obéissent ?"

-- Evangile selon Marc, 4,35ss.
Revenir en haut Aller en bas
http://oudenologia.over-blog.com/
free




Nombre de messages : 9641
Age : 62
Date d'inscription : 21/03/2008

mise en abîme Empty
MessageSujet: Re: mise en abîme   mise en abîme Icon_minitimeLun 29 Fév 2016, 18:56

"Maître, nous sommes perdus et tu ne t'en soucies pas ?"
 
Ce reproche des disciples n'indique-t-il pas que ceux-ci sont centrés sur leurs "petites personnes", obsédé par leur propre salut ou leur survie, sans comprendre que le salut qu'apporte Jésus, ne met pas à l'abri des des dangres, comme les tempêtes mais nécessite l'acceptation et le passage de l'épreuve (la mort et la passion de Jésus par exemple).

On peu noter que la réction de Jésus varie dans le contenu selon les évangiles, en effet le blâme de Jésus est un moins sévère en Luc :

"Il leur dit : Pourquoi êtes-vous si peureux, gens de peu de foi ?" Mt 8,26  

"Puis il leur dit : Où est votre foi ?" Lc 8,25
Revenir en haut Aller en bas
Narkissos

Narkissos


Nombre de messages : 11947
Age : 64
Date d'inscription : 22/03/2008

mise en abîme Empty
MessageSujet: Re: mise en abîme   mise en abîme Icon_minitimeLun 29 Fév 2016, 19:33

Il y a aussi des variantes dans les manuscrits de Marc, p. ex.: comment n'avez-vous pas (de) foi ? (De la tendance de Matthieu à quantifier la "foi", "peu de foi", "une grande foi", "une telle foi", nous avons parlé il n'y a pas très longtemps -- ici, 20.12.15 23h29.)

Qu'on perçoive ou non les multiples réminiscences et résonances, proches et lointaines, conscientes ou inconscientes de ce texte (Jonas 1, Isaïe 51,9s, Testament de Nephtali 6, Psaumes 74,13; 77,17 etc., jusqu'au combat "cosmogénétique" de Baal-Mardouk-Yahvé contre Yamm-Léviathan-Tiamat-Rahab), l'effet de "mise en abîme" (au "propre" comme au "figuré") me semble imparable: le "maître" (ou le vainqueur) du monde embarqué et endormi tranquillement au sein et à la merci de son autre, s'étonnant à son réveil que ses compagnons ne partagent pas son insouciance, qui pourtant -- pour lui -- va de soi. (Ou, avec un décadrage ou un tour de réflexion de plus, ou de trop: le jeu de miroirs de la peur et de la foi, qui totalise son "mal" ou sa "perte" en lui soustrayant subtilement son "remède" ou son "salut", avant de ramener celui-ci au cœur de celui-là pour tout annuler et tout restaurer à la fois, ravi de l'efficacité prodigieuse de ce tour de passe-passe.)

(Comment, où) pourrait-on se perdre ?
Revenir en haut Aller en bas
http://oudenologia.over-blog.com/
free




Nombre de messages : 9641
Age : 62
Date d'inscription : 21/03/2008

mise en abîme Empty
MessageSujet: Re: mise en abîme   mise en abîme Icon_minitimeMar 15 Déc 2020, 22:52

Pourquoi ce titre "mise en abîme" ?

La mise en abyme — également orthographiée mise en abysme ou plus rarement mise en abîme[1] — est un procédé consistant à représenter une œuvre dans une œuvre similaire, par exemple dans les phénomènes de « film dans un film », ou encore en incrustant dans une image cette image elle-même (en réduction). Ce principe se retrouve dans le phénomène ou le concept d'« autosimilarité », comme dans le principe des figures géométriques fractales ou du principe mathématique de la récursivité. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mise_en_abyme
Revenir en haut Aller en bas
Narkissos

Narkissos


Nombre de messages : 11947
Age : 64
Date d'inscription : 22/03/2008

mise en abîme Empty
MessageSujet: Re: mise en abîme   mise en abîme Icon_minitimeMar 15 Déc 2020, 23:19

Ce n'était qu'un jeu de mot (sur un seul mot et la diversité de ses orthographes et de ses usages): "l'abîme" c'est aussi la "mer" (même s'il ne s'agit ici que d'un lac), et la "mer" -- comme la "mort" -- c'est aussi l'autre du dieu créateur (cf. mon post précédent); le dieu qui domine la mer, qui marche sur la mer, livré sans défense et sans inquiétude à celle-ci, c'est un effet de symétrie ou de miroir (comme beaucoup de "mises en abyme" littéraires, rhétoriques ou picturales) assez saisissant (je trouve).
Revenir en haut Aller en bas
http://oudenologia.over-blog.com/
free




Nombre de messages : 9641
Age : 62
Date d'inscription : 21/03/2008

mise en abîme Empty
MessageSujet: Re: mise en abîme   mise en abîme Icon_minitimeMer 16 Déc 2020, 11:18

Combat entre les dieux créateurs et le Dragon de la mer (Le Léviathan des psaumes). Dans Gn.1,2 l abîme est appelé le Tohu - Bohu, transcription en hébreu de Tiamat, la déesse babylonienne du chaos. Dans la Genèse, la création est déjà une victoire de Dieu Créateur qui met de l'ordre dans le chaos initial en séparant le terre (le sec) et la mer, et en donnant à la mer des limites à ne pas franchir. La création est déjà un geste de salut. La mer restera néanmoins le symbole des puissances hostiles au dessein créateur de Dieu. Cette maîtrise de Dieu créateur sur la mer est une victoire permanente sur ce chaos primitif toujours prêt à engloutir la création. C est dans la mer justement que grouillent les forces mauvaises diverses, symboles du mal : monstres marins... Cette cosmogonie héritée de la culture sémitique est bien -sûr mise au service de la foi monothéiste du peuple biblique. Dieu seul est créateur et ces forces mauvaises ne relèvent pas d une force divine rivale, égale à Dieu qui est unique, elles demeurent des créatures. (cf. Ps. 89,10-13 ; 93, , 5-9 et ; 107, ). Pour l homme biblique, Dieu seul peut donc dominer, vaincre ces forces hostiles à son projet créateur et hostiles à l homme. On retrouve le même symbolisme dans le récit du déluge. Le mer évoque aussi pour l homme biblique, la victoire du Dieu de l Alliance contre les forces hostiles de la Mer Rouge et du Jourdain au cours de l Exode. Victoire symbolique de la libération du peuple de la servitude (Cf. Ps. 74,12-17 ; 77,14-21 ; 78,11-14). Ce symbolisme de la mer explique la sévérité de l Apocalypse pour cet élément, symbole du mal, de la mort et des Enfers. Et le fait qu en Ap.21,1, dans la Création renouvelée il n y a plus de mer! La peur des disciples est donc la peur de l homme face aux forces destructrices du mal, sous toutes ses formes (épreuves, persécutions, mort).tout ce contexte culturel et biblique éclaire le geste de Jésus dans cette tempête apaisée. C est en fait pour Mt, une manifestation de la divinité de Jésus, une théophanie du Dieu victorieux sur les forces du chaos et du mal. 8, 24a Et voici qu arriva dans la mer un grand tremblement - séisme -, au point que la barque allait être recouverte par les vagues." Mt: encadre son récit par une inclusion: il arriva un grand séisme dans la mer et en 8,.26 : il arriva un grand calme. On passe d une situation dramatique à un grand calme, d un Jésus qui dort à un Jésus qui s éveille, donc à un brutal renversement. " Il arriva dans la mer un grand tremblement" Mt emploie le mot "séisme" ou tremblement de terre (seismos) pour désigner ce que Marc et Luc appellent une grande bourrasque. Ce mot seismos est souvent utilisé dans l A. T pour décrire les théophanies, les manifestations de Dieu (Cf. la scène du Sinaï en Ex.19,16-20 ; 1 R.19,11). https://docplayer.fr/28113885-8-23-27-quatrieme-miracle-la-tempete-apaisee.html
Revenir en haut Aller en bas
Narkissos

Narkissos


Nombre de messages : 11947
Age : 64
Date d'inscription : 22/03/2008

mise en abîme Empty
MessageSujet: Re: mise en abîme   mise en abîme Icon_minitimeMer 16 Déc 2020, 16:04

Bonne présentation malgré quelques erreurs -- p. ex., c'est tehôm qui est "l'abîme" (ou l'océan primordial) dans la Genèse et rappelle Tiamat, le tohu-bohu (thw-w-bhw), malgré l'assonance secondaire, décrit plutôt la "terre" en-deçà de la séparation de la terre ferme ou sèche appelée "terre" (Dieu appela le sec terre, disait Segond !) et de la "mer" (qui n'est nommée qu'à partir de la réduction de l'"abîme" incréé); quoique on puisse aussi y entendre un écho de la dualité des océans Tiamat et Apsu dans l'Enuma Elish p. ex.

Chez Marc (4 et 6) et encore chez Matthieu (8 et 14) il y a une "inclusion", un effet de symétrie et de miroir sensible entre le sommeil dans la mer et la marche sur la mer, qui disparaît totalement chez Luc, où le premier épisode perd une bonne partie de ses connotations mythologiques par le simple fait que le terme géographiquement exact, "lac", remplace la "mer", et où le second est purement et simplement abandonné; cela est habituellement imputé à l'"anti-docétisme" de Luc, ça pourrait l'être aussi bien à sa préférence pour l'histoire (et la géographie) par rapport à la mythologie (il s'agit peut-être moins de présenter Jésus comme "un homme" que de ne pas le présenter comme "un dieu", cf. aussi la remarque finale du centurion qui appelle Jésus "un juste" plutôt que "fils de dieu"). Le quatrième évangile, au contraire, abandonne le récit du sommeil et retient celui de la marche sur la mer...

Plus généralement et en rapport avec l'autre fil qui nous a ramenés à celui-ci, il est assez clair que dans les évangiles tous les récits de sommeil et de réveil, ou d'un coucher à un lever, miraculeux ou non (p. ex. les "lève-toi et marche" adressés à des malades, à des paralytiques ou à des morts), renvoient à la "résurrection" du Christ, mais cette référence est à double sens: la "résurrection" renvoie aussi à tous les réveils et à tous les levers du récit et de la vie, ordinaires ou extraordinaires.
Revenir en haut Aller en bas
http://oudenologia.over-blog.com/
free




Nombre de messages : 9641
Age : 62
Date d'inscription : 21/03/2008

mise en abîme Empty
MessageSujet: Re: mise en abîme   mise en abîme Icon_minitimeVen 18 Déc 2020, 09:54

Actes de puissance, controverses et incompréhension (Mc 4,35-8,21)

Dieu

Dans la présente séquence, les actes de puissance sont à ce point nombreux et de diverses natures (guérir, exorciser, multiplier des pains, maîtriser la nature) que l’on peut se demander de qui émane cette puissance. On a vu que Jésus avait une autorité peu commune, mais cela ne répond pas à la question de son origine. Est-elle de lui, autonome donc ou est-elle reçue, dépendante alors ?
Dans un certain nombre d’actes de puissance, Jésus parait parfaitement autonome : il apaise la mer, il marche sur la mer, il dit à la fille de Jaïre de se réveiller (Mc 5,41). Dans d’autres, Jésus est ambigu et utilise ce qui ressemble à un passif théologique: « ma fille, ta foi t’a sauvée, va en paix et sois guérie de ton mal » (Mc 5,34).
Nous avons dit plus haut que Jésus ne semble pas demander à Dieu d’intervenir. Par ailleurs, rien n’indique que Jésus ait reçu (au baptême par exemple) des pouvoirs, comme celui de guérir ou de pardonner. Pourtant une relation « hiérarchique » entre Jésus et Dieu existe : d’une part, Dieu dans son unicité n’a jamais été contesté par Jésus, d’autre part, Dieu l’a appelé son « fils » (Mc 1,11).
Mais ne doit-on pas se demander ce qu’il faut comprendre par « hiérarchique » ? Puisque le vocabulaire de subordination ou de délégation de pouvoir est absent du texte et qu’en revanche sont présents celui de l’affect (Mc 1,11) et de la louange (Mc 6,41), la question de l’origine devient seconde.
Il semble donc préférable, à ce stade, d’accepter ceci : l’origine des actes de puissance de Jésus est Dieu au nom de sa transcendance et de son unicité, mais son bras (aimé) est Jésus. https://dial.uclouvain.be/memoire/ucl/fr/object/thesis:13253/datastream/PDF_01/view
Revenir en haut Aller en bas
Narkissos

Narkissos


Nombre de messages : 11947
Age : 64
Date d'inscription : 22/03/2008

mise en abîme Empty
MessageSujet: Re: mise en abîme   mise en abîme Icon_minitimeVen 18 Déc 2020, 12:32

Commentaire bavard d'un texte qui l'est peu -- bien sûr aucun commentaire n'y échappe, mais il y a quand même des différences de dose et de manière.

La question d'"identité" est explicite à la fin de la péricope (qui est donc celui-ci, 4,41; cf. 1,27 etc.), mais elle reste sans réponse, elle n'a même pas l'air d'en attendre; si l'on veut une réponse, on pourra en trouver dans le titre du livre, les scènes du baptême ou de la transfiguration, la confession des esprits impurs, de Pierre ou du centurion, mais ce sera toujours théologiquement équivoque, comme "fils de dieu" (1,1.11; 3,11; 5,7; 9,7; 14,61s; 15,39; ou davantage encore, comme "fils de l'homme", "fils de David", "christ-messie-oint"). Dans la scène-miroir de la marche sur la mer (6,45ss), en revanche, il y a une réponse sans question, "c'est moi" = egô eimi: il ne s'agit pas, du moins au premier degré du récit, de savoir "qui est Jésus" mais bien de reconnaître "Jésus" en celui qu'on n'avait pas reconnu d'emblée, en le prenant pour un "fantôme" ou une "apparition" (phantasma).

De cela la théologie fait ce qu'elle peut, mais elle ne peut pas répondre à la question de l'"identité de Jésus", surtout en la définissant par rapport à "Dieu", sans remettre en question celle de "Dieu" (c'est ce que fera exemplairement la doctrine trinitaire, même si ce n'est pas la seule "solution" possible a priori). C'est dire que "Dieu" n'est pas exactement le même avant et après la question et la réponse, il y a un effet de "bougé" qui emporte toute logique, et se confond avec l'aporie en cascade de la "révélation" (la révélation pour être révélation ne devrait révéler que ce qui est, sans le changer, et pourtant elle change tout par le fait même qu'elle le révèle, donc elle ne le révèle pas; elle devrait faire connaître l'inconnu comme tel, donc sans le faire connaître, et pourtant elle doit être reconnue, précisément par ceux qui ne sont pas censés le connaître; etc.). En somme aucune "révélation" ne saurait se distinguer d'une "apparition", d'un fantôme ou d'un fantasme, ou, selon un mot voisin, d'un "phénomène"; mais qu'il y ait du phénomène, donc de la révélation, ça n'en est pas moins indéniable -- sinon, comme tout ce qu'on dit indéniable, par pure dénégation.
Revenir en haut Aller en bas
http://oudenologia.over-blog.com/
Contenu sponsorisé





mise en abîme Empty
MessageSujet: Re: mise en abîme   mise en abîme Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
mise en abîme
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» La Mise au génie (cologue) et le pitre de Paul
» Mise en forme des Tour de Garde & Reveillez-Vous

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Etre chrétien ou pas? :: UN JOUR, UN VERSET-
Sauter vers: