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| Excommunication et famille | |
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Auteur | Message |
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free
Nombre de messages : 10055 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Excommunication et famille Mer 06 Jan 2021, 14:03 | |
| Notre amour pour Jéhovah surpasse l’amour pour notre famille
Nadab et Abihou portent des récipients à feu contenant de l’encens. Quand un de nos proches est excommunié, notre fidélité à Jéhovah peut être sérieusement éprouvée. L’ordre que Jéhovah a donné à Aaron constitue un message clair pour ceux qui doivent cesser de fréquenter un membre de leur famille excommunié. L’amour pour Jéhovah doit être plus fort que l’amour pour des proches infidèles à Jéhovah. Quels bienfaits peuvent retirer ceux qui obéissent aux directives de Jéhovah concernant l’excommunication ? (1Co 5:11 ; 2J 10, 11). https://www.jw.org/fr/biblioth%C3%A8que/jw-cahier-vie-et-ministere/mwb-decembre-2020/Programme-pour-la-r%C3%A9union-Vie-et-minist%C3%A8re-du-7-au-13-d%C3%A9cembre-2020/Notre-amour-pour-J%C3%A9hovah-surpasse-lamour-pour-notre-famille/
Soutenir la correction de Jéhovah est une marque d’amour
L’excommunication protège l’assemblée et corrige le pécheur non repentant (1Co 5:6, 11). Soutenir cette correction qui vient de Jéhovah, c’est faire preuve d’amour. Pourtant, l’excommunication cause du chagrin à toutes les personnes concernées, dont la famille proche et le comité de discipline religieuse. Alors pourquoi dit-on que soutenir cette mesure est une preuve d’amour ? Avant tout, c’est une preuve d’amour pour la réputation de Jéhovah et ses normes de sainteté (1P 1:14-16). C’est également une marque d’amour pour la personne excommuniée. Bien que causant de la tristesse, une correction sévère peut rapporter « un résultat paisible : la justice » (Hé 12:5, 6, 11). Si nous fréquentons une personne excommuniée ou qui s’est retirée de l’assemblée, nous faisons obstacle à la correction divine. Souviens-toi que Jéhovah corrige ses adorateurs « dans une juste mesure » (Jr 30:11). Tout en soutenant cette correction et en conservant nos bonnes habitudes spirituelles, nous gardons espoir que la personne reviendra à notre Père miséricordieux (Is 1:16-18 ; 55:7).
REGARDE LA FICTION RESTONS FIDÈLES D’UN CŒUR COMPLET,
https://www.jw.org/fr/biblioth%C3%A8que/jw-cahier-vie-et-ministere/mwb-decembre-2020/Programme-pour-la-r%C3%A9union-Vie-et-minist%C3%A8re-du-7-au-13-d%C3%A9cembre-2020/Soutenir-la-correction-de-J%C3%A9hovah-est-une-marque-damour/ |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12412 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Excommunication et famille Mer 06 Jan 2021, 16:25 | |
| L'essentiel se passe de commentaires, mais la "fiction" suscite quand même quelques remarques:
- Depuis les années 1980 la Watch applique régulièrement l'histoire de Coré-Qorah (Nombres 16; à ne pas confondre avec Nadab-Abihou, Lévitique 10) à ses "apostats" (parce qu'ils contestent l'autorité du Collège central comme Coré celle de Moïse et d'Aaron); or ici on a affaire à un gamin qui semble nettement plus intéressé par le "futebol" (en version portugaise ou brésilienne) que par la théologie; on le voit écrire une lettre, mais on ne sait pas si c'est de "retrait volontaire" ou d'adieu à ses parents -- le fait est qu'il disparaît ensuite, ce qui arrange tout le monde (parce que s'il restait à la maison tout en quittant les TdJ ce serait beaucoup plus compliqué)...
- La partie "biblique" de la "fiction" s'arrête avant le châtiment de Coré & Co. C'est tout aussi commode, non seulement pour ne pas heurter les sentiments du spectateur (il y aurait pourtant eu matière à "effets spéciaux" aussi faciles que spectaculaires), mais encore pour éviter de faire passer le modèle des "fils de Coré" qui se désolidarisent de leur père (que n'aura-t-on pas fait dire à la glose harmonisante de Nombres 26,11 !) pour des lâches qui ne songent qu'à sauver leur peau en se consolant très facilement de la perte des leurs...
- aussi bien l'ensemble (le fait même que de tels sujets soient abordés régulièrement, sous une forme si élaborée) que le détail (p. ex. le refus de répondre à un SMS, voire de le lire: ce n'est pas très clair) montrent à quel point le "problème" (du point de vue de la Watch) est devenu incontrôlable: non seulement il affecte une proportion considérable des familles TdJ, mais l'obéissance de ceux qui restent ne va pas de soi, et l'insistance sur ce point présente un double risque: d'une part de rendre les rigoristes encore plus rigoristes, au-delà même de ce que voudrait la Watch (on ne répondra même plus à un appel au secours), d'autre part d'exaspérer les "laxistes" au point de les mener à la rupture, ou à une indifférence de plus en plus "décomplexée" à tout ce qu'elle peut dire... |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2606 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: Excommunication et famille Mer 06 Jan 2021, 18:37 | |
| En lisant ce que rapporte Free je me sens de plus en plus éloigné d'une religion qui prône de telles réactions face à ce qui peut ressembler à une contestation formelle et une remise en question qui nécessiterait non un rejet pur et simple mais une discussion pleine de compassion et d'empathie.
Les chrétiens devraient se rappeler que Jésus s'intéressait aux personnes qui étaient, vivaient en marge de la société israélite du premier siècle, selon les récits de la Bible.
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| | | Narkissos
Nombre de messages : 12412 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Excommunication et famille Mer 06 Jan 2021, 21:15 | |
| Le NT, dont la Watch tire quand même une partie de son arsenal disciplinaire, montre aussi que les "premiers chrétiens", toutes tendances confondues, n'étaient pas toujours très tolérants non plus à leurs propres marges. L'image évangélique d'un Jésus ouvert aux "pécheurs" n'en est d'ailleurs que plus remarquable, car même située dans un contexte "juif" qui sert de repoussoir au christianisme elle prend également à contrepied certains modèles "chrétiens"...
Ce qui paraît intenable -- mais tant de choses chez les TdJ le paraissent, et qui tiennent depuis des décennies -- c'est la disproportion entre la rigueur théorique de la discipline et la banalité des cas où elle est censée s'appliquer. En fait l'application varie considérablement d'une famille à l'autre, voire d'un moment à l'autre (après mon exclusion, selon les années et son envie de suivre ou non les consignes, mon père refusait de me voir ou m'invitait chez lui), ce qui ne peut que renforcer le sentiment d'injustice.
Je me dis, rétrospectivement, qu'à ce tarif j'aurais aussi bien pu être exclu un an après mon baptême: pendant quelques mois au moins j'avais tout renié, publiquement (au lycée), je l'ai même "confessé" ouvertement le jour où je m'en suis "repenti", en réunissant moi-même la "communauté" qui habitait chez nous (et qui comprenait au moins un "ancien", celui qui nous avait "convertis"), mais personne alors n'a eu l'idée de convoquer un "comité judiciaire" ni de me soumettre à de quelconques "restrictions"... au début des années 1970 les TdJ (tout au moins ceux-là) n'avaient guère la tête à ce genre de procédure, ils étaient seulement contents de me voir "revenir", et même si j'étais "parti" plus loin qu'ils ne l'avaient imaginé ils n'avaient aucune envie d'en faire toute une histoire. Dans le cas contraire ça aurait probablement changé le cours de ma vie, mais je ne saurai jamais dans quel sens... |
| | | free
Nombre de messages : 10055 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Excommunication et famille Jeu 07 Jan 2021, 11:20 | |
| Dans les années 70, j'ai le souvenir d'anciens qui voulaient éviter de dramatiser (avec les conséquences familiales) une "faute" (tabac, fornication ...) en évitant le comité judiciaire et qui choisissaient souvent de traiter l'affaire seul. A l'époque certains "fauteurs" m'avaient rapporté avoir été aidés individuellement par un ancien qui voulait éviter le comité judicaire et ses effets ravageurs. Suite à l'affaire F.Franz il y a eu un durcissement dans la gestion des affaires avec une mise en place systématique d'un comité judicaire suite à une faute avec l'idée (très répandue à l'époque) qu'un péché caché pouvait attirer l'ostracisme sur la congrégation qui ne pouvait plus être bénie par Dieu. D'ailleurs à l'époque, lorsqu'une congrégation ne connaissait pas d'accroissement, on soupçonnait l'existence d'un péché caché. Rappelons également que la Watch enseigne que le pardon d'un péché par Dieu est soumis à son traitement par un comité judiciaire, des prières de repentances adressées à Dieu sont insuffisantes. - Citation :
- Nadab et Abihou portent des récipients à feu contenant de l’encens.
Quand un de nos proches est excommunié, notre fidélité à Jéhovah peut être sérieusement éprouvée. L’ordre que Jéhovah a donné à Aaron constitue un message clair pour ceux qui doivent cesser de fréquenter un membre de leur famille excommunié. L’amour pour Jéhovah doit être plus fort que l’amour pour des proches infidèles à Jéhovah. Moïse avance alors ce qui peut ressembler à une justification, mais qu’on relie avec peine à ce qui vient de se passer : « C’est ce qu’avait déclaré Adonaï en disant : “Dans ceux qui s’approchent de moi je me montre saint et devant tout le peuple je me glorifie” » (10, 3). Le narrateur n’ayant jamais attribué cette phrase à Adonaï, on peut penser que Moïse parle ici en son nom propre. Aaron, non convaincu sans doute, reste muet. L’évacuation des corps en dehors du camp (versets 4-5) clôt apparemment l’épisode. Je serais plutôt tentée d’interpréter la scène à partir de ce qui suit immédiatement, les prescriptions et reproches de Moïse.(...)Ces différents rapprochements suggèrent le lien fondamental entre le malheur des deux fils et l’omission du père . Les deux fils sont mangés et brûlés, alors que le bouc est brûlé mais non mangé par le père. D’après la réponse d’Aaron au verset 19, son geste serait à interpréter comme l’expression symbolique du sort tragique que ses fils viennent de subir. Aaron ne peut agir envers le bouc pour le péché comme Adonaï l’a ordonné, puisque ses propres fils viennent de subir le sort des holocaustes et des graisses (voir 9, 24). Il préfère ainsi laisser au feu la destruction du bouc. On peut alors s’interroger sur la portée réelle de cette transgression d’Aaron. Comme le rappelle Moïse, le bouc est un sacrifice pour le péché, donné par Adonaï pour que les prêtres portent la faute de l’assemblée et fassent l’expiation pour elle (verset 17). Or cette action de manger, que le texte accentue par les nombreuses occurrences du verbe ’kl, est essentielle : elle signifie l’expiation de la faute, l’animal sur lequel celle-ci repose étant mangé – ingéré, absorbé, annihilé – par le prêtre. Le fait d’avoir simplement brûlé le bouc constitue une transgression de ce principe, puisque le poids de la faute est seulement réduit par le feu, et non absorbé. Aaron, en quelque sorte, n’a pas permis au sacrifice d’accomplir son effet bénéfique. Le jour même de son investiture comme prêtre, Aaron enfreint donc les lois qui lui ont été données, à la suite du drame arrivé à ses fils. Alors qu’il devait, par ses gestes, procurer le pardon à l’assemblée, il suscite sur elle la fureur d’Adonaï. Peut-être pourrait-on penser qu’Aaron a agi davantage en père qu’en prêtre, ce que Moïse, d’après la traduction habituelle au moins, ne lui reproche pas. Mais sans doute une autre interprétation de cette non-ingestion du bouc est-elle également possible, si on retourne à un épisode antérieur de l’histoire d’Aaron. https://www.cairn.info/revue-etudes-theologiques-et-religieuses-2005-2-page-261.htm |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12412 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Excommunication et famille Jeu 07 Jan 2021, 12:34 | |
| Cette analyse de Lévitique 10 est fort intéressante, surtout par les relations intertextuelles complexes qu'elle met en évidence avec les scènes du "veau (taurillon) d'or" (Exode 32 // 1 Rois 12; lire la suite). Mais par rapport aux TdJ (puisque c'est la rubrique et le sujet) il faut peut-être rappeler des choses plus fondamentales et/ou élémentaires dont nous avons souvent parlé ici. D'abord que la notion de " péché" (dans la Bible juive et chrétienne, dans le judaïsme et le christianisme en général et chez les TdJ de façon caricaturale) est foncièrement hétérogène, puisqu'elle mêle, dans des proportions variables selon les textes, des notions "rituelles" ou "sacrales" ET "morales" -- quoique la "morale" des textes bibliques, notamment prophétiques, n'ait qu'un rapport lointain avec celle du lecteur moderne. De là une tendance à chercher une "faute morale" au sens où nous l'entendons, une responsabilité et/ou une intention "personnelles", dans des textes qui ne comportent rien de tel, parce qu'ils répondent à une logique essentiellement "rituelle". Cela va de pair avec un autre aspect que nous avons aussi souligné ailleurs, à savoir le caractère quasi automatique, voire impersonnel, de la " colère" rapportée ou non à Yahvé, en particulier en contexte rituel (sur ce point le sort de Nadab et Abihou est comparable à celui d'Ouzza p. ex., foudroyé au contact de l'arche ou du coffre sacré, indépendamment de toute faute "morale"; la réaction de David peut aussi être rapprochée de celle d'Aaron, qui signalent déjà les réserves ou l'incompréhension du rédacteur). On est dans une logique qu'on qualifierait aujourd'hui de "magique" ou de "superstitieuse", mais qu'au fond on ne comprend plus vraiment sans y mêler de la "morale": cette difficulté est déjà sensible dans la rédaction des textes qui multiplient les suggestions d'"explication" contradictoires (dans Lévitique 10: feu "étranger", alcool, etc.), développées en tous sens dans les commentaires ultérieurs (rabbiniques ou chrétiens). Mais en retour notre "morale" est infestée de pensée "rituelle", "magique" et "superstitieuse": toute "faute" est une "souillure", une "impureté", une "contamination" potentielle du groupe, de la communauté ou de la nation, qu'il faut "laver", "expier", etc.: par là l'idée "morale" de responsabilité individuelle qui émergeait dans Ezéchiel ou le Deutéronome est neutralisée sitôt énoncée: le châtiment collectif, des fils pour les pères et des uns pour les autres est à peine chassée par la porte qu'elle rentre par la fenêtre. Pour le résumer d'une boutade, on pourrait dire que le "rituel" qui précède la "morale" se cache dans le "spi-rituel" qui prétend la dépasser ou la re-fonder... |
| | | free
Nombre de messages : 10055 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Excommunication et famille Jeu 07 Jan 2021, 14:44 | |
| - Citation :
- C’est également une marque d’amour pour la personne excommuniée. Bien que causant de la tristesse, une correction sévère peut rapporter « un résultat paisible : la justice » (Hé 12:5, 6, 11). Si nous fréquentons une personne excommuniée ou qui s’est retirée de l’assemblée, nous faisons obstacle à la correction divine. Souviens-toi que Jéhovah corrige ses adorateurs « dans une juste mesure » (Jr 30:11).
Les scribes des pharisiens, le voyant manger avec les collecteurs des taxes et les pécheurs, disaient à ses disciples : Pourquoi mange-t-il avec les collecteurs des taxes et les pécheurs ? Jésus, qui avait entendu, leur dit : Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs" (Mc 2,16-17). "Qu'en pensez-vous ? Un homme avait deux fils ; il s'adressa au premier et dit : Mon enfant, va travailler dans la vigne aujourd'hui. Celui-ci répondit : « Je ne veux pas. » Plus tard, il fut pris de remords, et il y alla. L'homme s'adressa alors au second et lui dit la même chose. Celui-ci répondit : « Bien sûr, maître. » Mais il n'y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? Ils répondirent : Le premier. Jésus leur dit : Amen, je vous le dis, les collecteurs des taxes et les prostituées vous devancent dans le royaume de Dieu. Car Jean est venu à vous par la voie de la justice, et vous ne l'avez pas cru. Ce sont les collecteurs des taxes et les prostituées qui l'ont cru, et vous qui avez vu cela, vous n'avez pas eu de remords par la suite : vous ne l'avez pas cru davantage" (Mt 21,28ss). ( Notes : Matthieu 21:29 : fut pris de remords ou se repentit ; le verbe employé ici et au v. 32 n’est pas celui qui est rendu par changer radicalement dans le reste de l’évangile (3.2n). Il revient en 27.3.) Dans la parabole des deux fils, celui qui refuse de se rendre à la vigne est pris de "remords" (apparemment cela ne reflète pas un changement radical - voir la note), non pas parce que le Père l'avait banni mais sûrement parce que son Père a continué de l'aimer. Le "remords" se suscite plus facilement dans un contexte d'amour que de rejet. La rupture totale et familiale favorise rarement un retour et dans les cas ou cela se produit, nous devrions nous interroger sur les motivations du "pécheur" repentant. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12412 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Excommunication et famille Jeu 07 Jan 2021, 15:56 | |
| Il faut d'abord lever une ambiguïté (à laquelle je n'avais pas pensé, mais elle est aussi aggravée par la disparition des italiques) dans la note de la NBS: celle-ci ne visait qu'à signaler une différence lexicale (c'est le verbe metamelomai et non le plus courant metanoeô, traditionnellement "se repentir" et "changer radicalement" dans la NBS), qui n'implique en soi aucune différence de sens ni même d'intensité (les deux verbes sont aussi synonymes que des synonymes peuvent l'être, pratiquement interchangeables, d'où l'autre traduction possible " ou se repentit"). Contrairement à ce qui se rabâche ad nauseam, rien n'indique que le "remords" (si l'on veut à tout prix distinguer les mots) de Judas en 27,3, ou ici du fils désobéissant ou obéissant à retardement (sur 21,28ss, voir ici), soit moins "vrai", "authentique", "profond", "sincère", que ce qu'on appelle ailleurs "repentance" ou "changement" (radical ou pas, je ne reviens pas sur cette traduction de compromis que j'ai sûrement déjà critiquée ailleurs). S'il y a une nuance entre les deux verbes elle est tout au plus affective, comme entre un "regret" et un "changement d'avis, d'opinion, de conduite" etc. L'"amour" n'est pas thématisé dans Matthieu 21, mais il l'est dans l'autre parabole des "deux fils", mieux connue sous le titre de "fils prodigue", en Luc 15. Et ta remarque est excellente: la "discipline", quelle qu'elle soit, rend suspectes les motivations du "repentir" (quoi qu'on entende exactement par là) dans l'exacte mesure où elle le "produit" (si elle le produit). J'ajouterais que ce qu'il y a de particulièrement pervers dans le système disciplinaire de la Watch, c'est qu'il fait peser toute la "responsabilité" de la discipline sur ceux qui n'ont pas un mot à dire sur sa "décision". Procès à huis-clos, confusion du verdict d'exclusion ou du "retrait volontaire" sous une seule annonce (Untel n'est plus TdJ), à partir de là tout le monde, famille, amis, doit se conformer au résultat sans le moindre droit de regard sur ses causes éventuelles. Chercher à comprendre, c'est déjà désobéir. |
| | | free
Nombre de messages : 10055 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Excommunication et famille Jeu 07 Jan 2021, 16:27 | |
| - Citation :
- L'"amour" n'est pas thématisé dans Matthieu 21, mais il l'est dans l'autre parabole des "deux fils", mieux connue sous le titre de "fils prodigue", en Luc 15. Et ta remarque est excellente: la "discipline", quelle qu'elle soit, rend suspectes les motivations du "repentir" (quoi qu'on entende exactement par là) dans l'exacte mesure où elle le "produit" (si elle le produit).
L'amour mis à part, de nombreuses paraboles laissent la "porte ouverte" pour celui qui désobéit ... Le fils prodigue peut revenir à son père sans condition, ni préalable, le fils qui refuse d'aller à la vigne peut changer d'avis sans subir de représailles , l'embauche est toujours permise, même à la onzième heure ... Le système disciplinaire de la Watch autorise et favorise tous les contournements possibles, ainsi de nombreux ex-TdJ ont accompli les démarches visant leur réintégration, qui une fois faite, leur a permis de renouer avec leur famille TdJ avec comme effet immédiat de cesser d'aller à la salle. Cela leur a permis de contourner le système avec la complicité (parfois) tacite de leur famille. Ils sont TdJ de nom et peuvent ainsi côtoyer leur famille. - Citation :
- Avant tout, c’est une preuve d’amour pour la réputation de Jéhovah et ses normes de sainteté (1P 1:14-16). C’est également une marque d’amour pour la personne excommuniée. Bien que causant de la tristesse, une correction sévère peut rapporter « un résultat paisible : la justice » (Hé 12:5, 6, 11).
L'épître aux hébreux fait allusion à l’éducation paternelle qui justement récuse et refuse la rupture, puisqu'elle continue a manifester de l'attention et du lien au fils désobéissance ou qu'il accueille. La correction c'est le contraire de la rupture. L’autre type d’éducation – l’éducation familiale, essentiellement l’éducation paternelle –, sert d’illustration dans un but précis en 12,5-11 : tenter « d’expliquer » les souffrances qui troublent et découragent les croyants. L’auteur ne s’engage pas dans une réflexion sur la théodicée. Il reprend un discours connu sur les voies de Dieu, amplement développé dans la littérature sapientiale. Il cite la Septante de Proverbes 3,11-12 qui souligne un aspect rude de cette instruction : le Seigneur « reprend », « corrige », châtie (mastigoï) « tout fils qu’il accueille ». C’est l’aspect de correction de l’éducation divine – une correction provoquant des souffrances – qui est retenu . Spicq le remarque : « L’Antiquité ne concevait pas l’instruction et l’éducation sans la férule». Il reste que la notion biblique de discipline (païdeïa) est vaste, comme le précise William L. Lane : « elle combine les nuances d’entraînement, d’instruction, de direction ferme avec celles de blâme, de correction et de punition ». La symbolique familiale est élargie par la mention des « bâtards » (seul emploi du terme dans le Nouveau Testament), désignant ceux qui refusent les tribulations accompagnant normalement le témoignage chrétien. La métaphore père-fils marque une similitude : le Père céleste et le père terrestre corrigent pour former utilement, et, ce faisant, provoquent une tristesse momentanée (v. 11). Mais elle comporte aussi des éléments de contraste (on a une forme de raisonnement a minori ad maïus). Le père terrestre corrige pour une brève période (enfance et adolescence) et « comme il lui semble bon » (v. 10 ; une marge d’erreur est possible), alors que le Père céleste œuvre en vue du plus grand profit, « communiquer sa sainteté » (10b). Aussi les fils « respectent » leur pères, tandis que les fidèles « se soumettent » à Dieu. La liberté de l’auteur de l’Épître se vérifie déjà par rapport au texte de Proverbes 3,11-12, puisqu’il ne reprend pas le risque de « mépris » des instructions du Seigneur et retient seulement l’aspect de « découragement ». Elle ressort davantage encore si l’on compare avec le commentaire de Philon sur le même passage.
L’aisance avec laquelle on passe d’une métaphore à une autre à propos de la païdeïa est remarquable, et traduit un réel souci de pédagogie.https://www.cairn.info/revue-etudes-theologiques-et-religieuses-2015-2-page-145.htm#re35no35 |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12412 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Excommunication et famille Jeu 07 Jan 2021, 16:56 | |
| - free a écrit:
- Le système disciplinaire de la Watch autorise et favorise tous les contournements possibles, ainsi de nombreux ex-TdJ ont accompli les démarches visant leur réintégration, qui une fois faite, leur a permis de renouer avec leur famille TdJ avec comme effet immédiat de cesser d'aller à la salle. Cela leur a permis de contourner le système avec la complicité (parfois) tacite de leur famille. Ils sont TdJ de nom et peuvent ainsi côtoyer leur famille.
J'y pensais, nous en avons eu ici même et sur d'autres forums plusieurs exemples, et aussi de "non-exclusions", si je puis dire: de TdJ qu'on renonce à "excommunier" tout en sachant pertinemment qu'ils n'en croient plus un mot, à condition seulement qu'ils ne fassent pas de vagues. Je m'en réjouis pour les intéressés et leurs proches, mais je ne peux manquer de constater que ç'aurait été impensable il y a seulement trente ou quarante ans: non seulement la différence de traitement est flagrante avec ceux dont on soumet les croyances à interrogatoire, même quand ils n'ont tenu publiquement aucun propos "dissident", mais comment après cela parler, sans rire, de "pureté" (de la congrégation, de l'assemblée, de l'organisation) ? En ce qui concerne l'épître aux Hébreux, il n'est pas du tout question de "discipline ecclésiale" ou "ecclésiastique", mais de la souffrance en général, ou spécifiquement chrétienne (persécution, martyre, etc.), comprise comme discipline directe "de Dieu". Et vu l'idée que l'auteur se fait de la "repentance", depuis le chapitre 6 et 10 jusqu'ici (Esaü), il est clair qu'elle est totalement hors-sujet. |
| | | free
Nombre de messages : 10055 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Excommunication et famille Jeu 07 Jan 2021, 17:37 | |
| Une personne a-t-elle le droit de changer de religion ?
Oui, la Bible montre que les gens ont le droit de changer de religion. Elle parle de nombreuses personnes qui ont choisi de ne pas suivre la religion de leur famille, et qui ont décidé par elles-mêmes d’adorer le vrai Dieu. Abraham, Ruth, des Athéniens et l’apôtre Paul en sont quelques exemples (Josué 24:2 ; Ruth 1:14-16 ; Actes 17:22, 30-34 ; Galates 1:14, 23). La Bible reconnaît même qu’une personne a le droit de faire le choix malheureux d’abandonner le culte que Dieu approuve (1 Jean 2:19). L’ONU qualifie le droit de changer de religion de « fondement du droit international relatif aux droits de l’homme ». La Déclaration universelle des droits de l’homme atteste ce droit et affirme que toute personne a « la liberté de changer de religion ou de conviction » et « de chercher, de recevoir et de répandre [...] les informations et les idées », notamment religieuses *. Bien sûr, ces droits s’accompagnent de l’obligation de respecter les droits d’une personne à garder ses croyances et à refuser d’accepter les idées qu’elle ne partage pas.
Changer de religion déshonore-t-il les traditions familiales ou les coutumes ?
Ce ne devrait pas être le cas. La Bible nous encourage à respecter chaque individu, quelle que soit sa religion (1 Pierre 2:17). De plus, les Témoins de Jéhovah suivent le commandement biblique d’honorer leurs parents, même s’ils ont des croyances différentes (Éphésiens 6:2, 3). Mais tout le monde ne partage pas le point de vue de la Bible. Une femme qui a grandi en Zambie raconte : « Chez moi, changer de religion, [...] c’est comme trahir sa famille et sa communauté. » Cette femme a dû affronter cette situation alors qu’elle était adolescente. À cette époque, elle a commencé à étudier la Bible avec les Témoins de Jéhovah, et peu après, elle a décidé de changer de religion. Elle déclare : « Mes parents me répétaient sans cesse qu’ils étaient furieux contre moi et que je les décevais. Cette situation m’était très pénible, car l’approbation de mes parents compte beaucoup pour moi. [...] Je ne trahis pas les miens en choisissant d’être fidèle à Jéhovah * plutôt qu’aux traditions religieuses. » https://www.jw.org/fr/temoins-de-jehovah/faq/changer-de-religion/ |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2606 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: Excommunication et famille Jeu 07 Jan 2021, 20:48 | |
| - free a écrit:
- Le système disciplinaire de la Watch autorise et favorise tous les contournements possibles, ainsi de nombreux ex-TdJ ont accompli les démarches visant leur réintégration, qui une fois faite, leur a permis de renouer avec leur famille TdJ avec comme effet immédiat de cesser d'aller à la salle. Cela leur a permis de contourner le système avec la complicité (parfois) tacite de leur famille. Ils sont TdJ de nom et peuvent ainsi côtoyer leur famille.
- Narkissos a écrit:
- J'y pensais, nous en avons eu ici même et sur d'autres forums plusieurs exemples, et aussi de "non-exclusions", si je puis dire: de TdJ qu'on renonce à "excommunier" tout en sachant pertinemment qu'ils n'en croient plus un mot, à condition seulement qu'ils ne fassent pas de vagues. Je m'en réjouis pour les intéressés et leurs proches, mais je ne peux manquer de constater que ç'aurait été impensable il y a seulement trente ou quarante ans: non seulement la différence de traitement est flagrante avec ceux dont on soumet les croyances à interrogatoire, même quand ils n'ont tenu publiquement aucun propos "dissident", mais comment après cela parler, sans rire, de "pureté" (de la congrégation, de l'assemblée, de l'organisation) ?
Je me reconnais dans ce que free "dénonce" et je suis tout à fait d'accord avec Narkissos quant à la différence de traitement. L'organisation ne désire-t-elle pas ne plus avoir de remarques de Témoins demeurés fidèles comptant au sein de leur famille un/une exclu/e ? L'article cité par Free dans son dernier message pourrait passer pour une plaisanterie. Le rédacteur dénonce l'attitude de parents voyant leur fille quitter leur religion pour devenir Témoin, mais n'est-ce pas ce que font les parents Témoins ? On montre la faute d'autrui tout en commentant la même. Luc 6.41 |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12412 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Excommunication et famille Jeu 07 Jan 2021, 21:47 | |
| En voyant cet article-vitrine (il apparaît sans date ni référence bibliographique dans les "questions fréquentes", FAQ, de jw.org), j'ai repensé à l'inénarrable Donald Trump et je me suis dit qu'il y a quand même une tradition spécifiquement américaine de l'art universel du mentir vrai, sincère et convaincant, due sans doute à des générations de "prédicateurs" dépourvus de formation universitaire ou d'ordination ecclésiastique mais armés d'un solide bagout et d'un aplomb inusable -- qui ont aussi façonné le style des entrepreneurs, des publicitaires, des représentants de commerce, des banquiers, des traders ou des politiciens. Aucun TdJ ou presque ne peut être dupe d'un tel discours, car tous connaissent le sort réservé à ceux qui font défection, mais ça ne les empêche pas d'y souscrire et même de le reproduire dans le cadre des "relations publiques", dès lors qu'on s'adresse à quelqu'un du dehors. On retrouve l'équivalence pratique dont parlait VANVDA, "bon témoignage" = "faux témoignage", avec la bonne conscience de la bonne cause. D'autant que le discours évite soigneusement le mensonge factuel, positif et caractérisé: il ne dit rien de formellement faux (on a effectivement le "droit" de quitter les TdJ), il trompe par ce qu'il ne dit pas (à quel prix). - le chapelier toqué a écrit:
- L'organisation ne désire-t-elle pas ne plus avoir de remarques de Témoins demeurés fidèles comptant au sein de leur famille un/une exclu/e ?
J'ai beau lire et relire cette question, je n'arrive pas à la comprendre, ni à deviner ce qu'il faudrait lui ajouter ou en retrancher pour lui donner un sens... Il est inévitable qu'une religion, au fil du temps et des générations, soit entourée d'une masse croissante de "non-pratiquants" et de "non-croyants", qui n'éprouvent pas pour autant le besoin de rompre formellement avec elle. On parle volontiers d'un juif athée ou agnostique, je ne vois pas pourquoi -- même si ça se fait moins -- on ne parlerait pas aussi d'un catholique, d'un protestant, d'un orthodoxe, d'un musulman ou d'un hindou athée ou agnostique, car la réalité correspondante existe tout autant: ce n'est pas parce qu'on cesse de "pratiquer" une religion ou d'y "croire" qu'on doit renier tout lien historique, familial, social ou culturel avec elle -- quand bien même le voudrait-on qu'on ne le pourrait pas. A vouloir identifier strictement l'"identité" collective ou individuelle à elle-même "en temps réel", sans jeu ni flottement, comme si une "religion" n'était constituée à chaque instant que d'adeptes convaincus à 100 % de sa doctrine officielle, et un "individu" parfaitement définissable par ses opinions ou sa pratique du moment, on s'aveugle à une réalité humaine, sociale et psychologique beaucoup moins nette et plus complexe dans l'épaisseur de sa constitution et la longueur de sa durée. Et d'une façon ou d'une autre on devient de plus en plus hypocrite, en se mentant à soi-même au moins autant qu'aux autres. |
| | | le chapelier toqué
Nombre de messages : 2606 Age : 77 Date d'inscription : 31/08/2010
| Sujet: Re: Excommunication et famille Ven 08 Jan 2021, 11:38 | |
| L'organisation n'a peut-être plus envie d'entendre des plaintes de familles comptant en leur sein des exclus/es. |
| | | free
Nombre de messages : 10055 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Excommunication et famille Ven 08 Jan 2021, 12:03 | |
| - Citation :
- En voyant cet article-vitrine (il apparaît sans date ni référence bibliographique dans les "questions fréquentes", FAQ, de jw.org), j'ai repensé à l'inénarrable Donald Trump et je me suis dit qu'il y a quand même une tradition spécifiquement américaine de l'art universel du mentir vrai, sincère et convaincant, due sans doute à des générations de "prédicateurs" dépourvus de formation universitaire ou d'ordination ecclésiastique mais armés d'un solide bagout et d'un aplomb inusable -- qui ont aussi façonné le style des entrepreneurs, des publicitaires, des représentants de commerce, des banquiers, des traders ou des politiciens. Aucun TdJ ou presque ne peut être dupe d'un tel discours, car tous connaissent le sort réservé à ceux qui font défection, mais ça ne les empêche pas d'y souscrire et même de le reproduire dans le cadre des "relations publiques", dès lors qu'on s'adresse à quelqu'un du dehors. On retrouve l'équivalence pratique dont parlait VANVDA, "bon témoignage" = "faux témoignage", avec la bonne conscience de la bonne cause. D'autant que le discours évite soigneusement le mensonge factuel, positif et caractérisé: il ne dit rien de formellement faux (on a effectivement le "droit" de quitter les TdJ), il trompe par ce qu'il ne dit pas (à quel prix).
Le double langage de la Watch est permanent ... Dans l'article l'auteur fait remarquer : " tout le monde ne partage pas le point de vue de la Bible. Une femme qui a grandi en Zambie raconte : « Chez moi, changer de religion, [...] c’est comme trahir sa famille et sa communauté. », sous entendant que le droit de changer de religion ne correspond pas à une trahison et que le fait d' utiliser ce "droit" ne doit pas engendrer de représailles. Pourtant dans un article de la Tour de Garde intitulé : La traîtrise : un signe des temps, voici le fait que rapport la Watch : Afin d’illustrer combien il est salutaire pour une famille dont un membre est excommunié de respecter ce commandement, arrêtons-nous sur le témoignage d’un jeune homme. Celui-ci est resté excommunié pendant plus de dix ans. Dès le départ, son père, sa mère et ses quatre frères ont ‘ cessé de le fréquenter ’, et ils se sont tenus à leur décision. Il essayait parfois de s’associer à leurs activités, mais chacun d’eux est resté ferme en n’ayant aucun contact avec lui. Après sa réintégration, il a confié que sa famille lui avait toujours manqué, surtout le soir quand il était seul. Il a reconnu cependant que, si les siens l’avaient fréquenté ne serait-ce qu’un peu, cela lui aurait suffi. Mais ils ne communiquaient plus avec lui. Le vif désir de profiter de leur compagnie a été l’un des facteurs qui l’ont poussé à tisser de nouveau des liens avec Jéhovah. Si jamais nous sommes tentés d’enfreindre le commandement divin en fréquentant un proche excommunié, repensons à ce témoignage. https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/2012282Dans le cadre du thème de la "traitrise", la Watch indique que le fait de fréquenter un proche excommunié peut être assimilé à une forme de "traitrise" car l'excommunié est vu comme un "traitre". Notons que l' excommunié ne revient pas pour Dieu ou pour raison "spirituelle" mais uniquement ou principalement pour renouer avec sa famille qui l'avait totalement banni. |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12412 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Excommunication et famille Ven 08 Jan 2021, 12:30 | |
| @ lct: Ah ! Merci ! Ce serait en effet une bonne raison de fermer les yeux sur tous les petits arrangements particuliers aménagés au cas par cas par les "anciens" locaux, avec la bénédiction des "surveillants itinérants" le cas échéant. Mais ça n'explique pas que dans le même temps on réaffirme officiellement la règle dans toute sa rigueur (comme dans la vidéo ci-dessus ou le nouvel article produit ce matin par free), au risque de rendre les plus intransigeants encore plus intransigeants (on ne répondra même plus à un appel au secours d'un enfant excommunié ou retiré) et les différences de traitement encore plus apparentes. Il semble de plus en plus clair que la Watch se fiche éperdument des "croyances" effectives, de la "sincérité" et des "motivations" de ses adeptes, cela se voit aussi bien dans ses exigences à l'égard des "pratiquants" que des "non-pratiquants": aux uns il est demandé d'obéir, qu'ils soient ou non convaincus du bien-fondé de ce qu'on leur ordonne; aux autres qu'ils se tiennent tranquilles, qu'ils restent ou reviennent dans l'organisation même sans la moindre conviction. L'hypocrisie générale que cela implique et favorise se double d'une totale irresponsabilité "pastorale" ou psychologique: qui se soucie du mal qu'une personne peut se faire à aller constamment contre sa "conscience" ? Mahomet et saint Thomas d'Aquin étaient au moins d'accord en théorie sur le refus de toute contrainte en matière de religion: ce serait mal de prétendre adhérer même à la "vraie religion", musulmane ou catholique, sans être réellement convaincu de sa "vérité" -- évidemment la pratique de leurs religions respectives a rarement été à la hauteur de la théorie, mais ça n'enlève rien à la pertinence de l'idée... |
| | | free
Nombre de messages : 10055 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Excommunication et famille Ven 08 Jan 2021, 17:07 | |
| Lévitique 10:1-11 rapporte une situation douloureuse vécue par Aaron et sa famille. Un jour, au tabernacle, un feu du ciel a consumé deux fils d’Aaron, Nadab et Abihou. Quel déchirement ont dû ressentir Aaron et les siens ! Alors imagine comme obéir à l’ordre de ne pas les pleurer a mis leur foi à l’épreuve ! Pour ta part, te montres-tu saint en t’interdisant de fréquenter tout excommunié, qu’il soit membre de ta famille ou non ? (lire 1 Corinthiens 5:11). https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/2014844
Nous pouvons noter que seuls Aaron, Eléazar et Itamar ont reçu l'ordre de ne pas manifester leur chagrin afin d'éviter d'attirer "la Colère sur toute la communauté" et non parce que cette douleur aurait été déplacée. Le peuple a pleuré la mort des fils d'Aaron sans générer la colère de Dieu. Enfin, le lien entre la "sainteté" et le fait de ne pas "de fréquenter tout excommunié, qu’il soit membre de ta famille ou non" est surprenant et sans lien avec le texte.
"Moïse dit à Aaron, ainsi qu'à Eléazar et Itamar, ses fils : Ne vous défaites pas les cheveux ; vous ne déchirerez pas vos vêtements ; ainsi vous ne mourrez pas, et vous n'attirerez pas la Colère sur toute la communauté. Vos frères, toute la maison d'Israël, pleureront sur l'embrasement que le SEIGNEUR a provoqué. Vous ne quitterez pas l'entrée de la tente de la Rencontre, de peur que vous ne mouriez ; car l'huile d'onction du SEIGNEUR est sur vous. Ils firent ce que Moïse avait dit". (Lév 10,6-7) |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12412 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Excommunication et famille Ven 08 Jan 2021, 18:41 | |
| Bien vu ! (Ce genre de remarque au ras du texte devrait en effet suffire à neutraliser l'exploitation qu'en fait la Watch, si seulement le texte était lu et si sa simple lecture pouvait encore peser, dans la tête des TdJ, face à son interprétation officielle.)
Outre ce que j'ai déjà tenté de montrer (supra 7.1.2021 10h34) sur la confusion du "rituel" et de la "morale" (dans le "spi-rituel"), il faut peut-être rappeler une autre évidence: ce qui vaut pour les prêtres ne vaut pas pour tout le monde, c'est bien pour ça qu'il y a une prêtrise qui ne se confond pas avec la totalité du peuple, un temple qui ne se confond pas avec la totalité du territoire, bref un "sacré" et un "profane" qui n'ont de sens que l'un par rapport à l'autre. Mais cette évidence est occultée par un millefeuille d'interprétations successives, à commencer par les rédactions tardives (notamment "deutéronomistes") de la Torah qui étendent déjà à l'ensemble du peuple un certain nombre de règles sacerdotales, puis par l'interprétation pharisienne qui transpose la quasi-totalité des lois rituelles à la vie quotidienne, domestique et synagogale, du judaïsme, enfin par le christianisme qui "spi-ritualise" le tout à sa manière (la boucle étant bouclée par le protestantisme et son "sacerdoce universel"). Les textes sacerdotaux restent lisibles et compréhensibles dans une certaine mesure, précisément dans la mesure où on admet qu'ils ne nous concernent à aucun titre et où on renonce à se les "appliquer", directement ou indirectement...
Cela n'empêche d'ailleurs pas de profiter de la lecture, à l'énième degré: on peut trouver très belle, par exemple, l'idée que ceux qui peuvent pleurer le fassent pour ceux qui ne le peuvent pas; idée qui renverse d'ailleurs symétriquement le principe de substitution inhérent au sacerdoce: les prêtres se confrontent au divin et à ses dangers pour le peuple, en faveur et à la place du peuple, le peuple prend la relève de ses prêtres là où ils sont, pour ainsi dire, interdits d'humanité dans l'exercice de leurs fonctions. |
| | | free
Nombre de messages : 10055 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Excommunication et famille Lun 11 Jan 2021, 11:42 | |
| Notre fidélité à Dieu peut être mise à rude épreuve si un de nos proches est excommunié. Une sœur nommée Anne a un jour reçu un appel de sa mère excommuniée. Celle-ci souhaitait lui rendre visite parce qu’elle souffrait d’être isolée de sa famille. Anne a été profondément émue par la supplication de sa mère et a promis de lui répondre par courrier. Au préalable, elle a réexaminé les principes bibliques en jeu (1 Cor. 5:11 ; 2 Jean 9-11). Elle a ensuite écrit une lettre dans laquelle elle a gentiment rappelé à sa mère qu’elle s’était elle-même coupée de la famille en péchant et en ne manifestant pas de repentir. Elle a ajouté : « La seule façon de soulager ta souffrance, c’est de revenir à Jéhovah » (Jacq. 4:8). https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/2016127
L'excommunié porte la totale et entière responsabilité de la coupure, la seule solution pour se reconnecter à la famille demeurée TdJ, c'est le retour au "bercail". |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12412 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Excommunication et famille Lun 11 Jan 2021, 12:44 | |
| Cela fait mal à lire et à entendre: je ne me suis pas souvent mis en situation de recevoir ce genre de réponse, mais j'en garde un souvenir cuisant -- et pourtant je ne m'attendais pas vraiment à autre chose.
Par-delà les sentiments, ce qu'il faut bien appeler chantage affectif montre un total mépris pour la "conscience" de l'autre: que l'exclu puisse simplement être sincère (sans parler d'avoir raison) et qu'on l'incite ainsi à aller contre sa propre "conscience", donc à "pécher" en un certain sens (celui de Romains 14,23 p. ex.), cela ne rentre pas du tout en ligne de compte.
Caricature jéhoviste à part, il y a une incompatibilité foncière entre "discipline" (au sens de récompense et punition, carotte et bâton) et "morale" (du moins au sens "désintéressé" que celle-ci implique de Platon à Kant). Dès lors qu'il y a quelque chose à perdre ou à gagner, il n'est plus question de "morale". La "scène originelle" du drame jéhoviste entre "Dieu" et "diable", qui porterait justement sur le caractère désintéressé de l'obéissance (d'après une extrapolation du prologue de Job) ferait paradoxalement du diable la seule partie désintéressée, donc "morale" (puisqu'il saurait d'avance qu'il a tout à perdre et rien à gagner). Mais aucune "pédagogie" n'y échappe -- même quand elle ne s'adresse plus à des enfants (pais, paidos, "enfant", paideia "éducation" ou "discipline"). |
| | | free
Nombre de messages : 10055 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Excommunication et famille Lun 11 Jan 2021, 13:16 | |
| - Citation :
- Cela fait mal à lire et à entendre: je ne me suis pas souvent mis en situation de recevoir ce genre de réponse, mais j'en garde un souvenir cuisant -- et pourtant je ne m'attendais pas vraiment à autre chose.
Il y a une forme d'inconscience de la part de la Watch lorsqu'elle cite (et suscite) de tel exemple et tout cela au nom de l'amour. Je me suis souvent demandé comment la Watch parvenait-elle à concilier l'amour de ennemis (" Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent") et sa position sur les liens familiaux avec les excommuniés. Un TdJ considère-t-il un membre de sa famille excommunié, pire qu'un ennemi pour lui infliger un traitement aussi dur ? Un "traitre" est-il pire qu'un "ennemi" pour la Watch ? NOTRE AMOUR POUR NOS ENNEMIS NOUS AIDE À VAINCRE LA HAINE Jésus a dit à ses disciples qu’ils devaient aimer leurs ennemis (Mat. 5:44, 45). Est-ce facile ? Pas du tout ! Mais avec l’aide de l’esprit saint de Dieu, c’est possible. Le fruit de son esprit inclut l’amour ainsi que la patience, la bienveillance, la douceur et la maîtrise de soi (Gal. 5:22, 23). Ces qualités nous aident à endurer quand on nous manifeste de la haine. Beaucoup ont changé d’attitude parce que leur mari, leur femme, leur enfant 24ou leur voisin a fait preuve de ces qualités. Certains sont même devenus nos frères et sœurs. Donc, si tu as du mal à aimer des personnes qui te haïssent parce que tu sers Jéhovah, demande-lui son esprit (Luc 11:13). Et sois pleinement convaincu qu’obéir à Dieu est toujours la meilleure chose à faire (Prov. 3:5-7). (...) La haine peut être cruelle et destructrice, mais l’amour est plus fort que la haine. Notre amour peut gagner des cœurs, et il réjouit Jéhovah. Mais comment pouvons-nous garder notre joie si nos opposants continuent de nous haïr ? https://www.jw.org/fr/biblioth%C3%A8que/revues/tour-de-garde-etude-mars-2021/Lamour-nous-aide-%C3%A0-vaincre-la-haine/ |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12412 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Excommunication et famille Lun 11 Jan 2021, 13:57 | |
| Dans le vocabulaire jéhoviste le mot "amour" et le verbe "aimer" sont déjà dé-sentimentalisés, si je puis dire, par la théorie foireuse de l'agapè "principled love", "amour-basé-sur-des-principes", qui lui permet, en principe (!), de s'accorder avec n'importe quel comportement (le sentiment, de fait, ne compte plus) du moment que celui-ci peut s'appuyer sur un "principe". Curieusement, cela n'empêche pas la Watch d'invoquer aussi la "haine des ennemis de Dieu" (p. ex. Psaume 139), malgré la contradiction formelle: "aimer" ou "haïr" un tel "ennemi", en pratique cela revient rigoureusement au même.
Cela dit, on s'illusionnerait gravement à croire que ce jeu sur le lexique affectif couplé à des comportements effectifs n'affecte pas les sentiments "réels": qu'un TdJ s'imagine "aimer" ses parents, enfants ou amis exclus en les rejetant, ou les "haïr" parce qu'il le faut, qu'un ex-TdJ s'imagine "aimé" ou "haï" de l'autre point de vue, les sentiments qui sont ce qu'ils sont finissent par perdre toute "réalité" comme les mots perdent leur sens; un peu plus lentement peut-être, mais sûrement. "Avec le temps on n'aime plus" comme chantait plus sobrement Ferré.
(Je ne sais pas pourquoi cela me rappelle le commentaire d'un jeune Béthélite -- d'ailleurs marseillais -- au "texte du jour", dont la conclusion m'avait frappé par son caractère énigmatique et, à la réflexion, profond: "On aime moins qu'on le dit, plus qu'on le croit, et c'est tant mieux." En tout cas la phrase, avec son accent caractéristique, m'est restée.) |
| | | free
Nombre de messages : 10055 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Excommunication et famille Mar 12 Jan 2021, 15:31 | |
| Dans le cercle de la famille proche : Cela signifie-t-il que les membres d’une famille chrétienne qui vivent sous le même toit qu’un exclu doivent éviter de lui parler, de manger avec lui et de le côtoyer dans les activités de tous les jours ? La Tour de Garde du 15 avril 1991, dans la note au bas de la page 22, déclare : “ Si un foyer chrétien abrite un exclu, celui-ci continuera à prendre normalement part aux activités quotidiennes de la maison. ” Ainsi les membres de la famille décideront dans quelle mesure il peut se joindre à eux lors des repas ou d’autres activités quotidiennes. Toutefois, ils ne voudront pas donner aux membres de la congrégation l’impression que tout est comme avant.
Cependant, La Tour de Garde du 15 décembre 1981, pages 26 et 27, déclare ceci au sujet de la personne qui a été exclue ou qui s’est retirée volontairement : “ Les liens spirituels ont été complètement rompus. Ceci reste vrai même s’il s’agit d’un membre de notre famille, voire de notre famille proche. [...] La communion spirituelle qui pouvait exister au sein du foyer ne sera plus la même. Par exemple, dans un foyer où le mari a été exclu, sa femme et ses enfants ne se sentiront plus à l’aise si c’est lui qui dirige l’étude ou la lecture familiale de la Bible, ou s’il prononce la prière. S’il veut dire une prière, avant les repas, par exemple, il a le droit de le faire sous son propre toit. Mais les autres membres de la famille, eux, pourront offrir silencieusement leur propre prière à Dieu (Prov. 28:9 ; Ps. 119:145, 146). Dans le cas où un exclu, membre de la maisonnée, désire assister à l’étude ou à la lecture de la Bible en famille, on pourra accepter qu’il écoute à condition qu’il n’essaie pas d’enseigner les autres ni qu’il exprime ses opinions religieuses. ” https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/202002285 |
| | | Narkissos
Nombre de messages : 12412 Age : 65 Date d'inscription : 22/03/2008
| Sujet: Re: Excommunication et famille Mar 12 Jan 2021, 18:47 | |
| Un tel "article d'étude", avec ses questions et ses réponses, et ses citations de La Tour de Garde qui occupent plus de place et sont bien plus décisives que celles de la Bible, est en soi un objet fascinant... il montre en tout cas à quel point l'exclusion (la traduction française n'avait pas encore entamé la catholicisation de son vocabulaire), qui était rarissime dans les années 1970, sans parler du "retrait volontaire" qui n'arrivait quasiment jamais, sauf pour des exclusions déguisées elles-mêmes exceptionnelles (ainsi pour le service militaire), est devenue commune et pesante dans la vie des TdJ comme dans l'enseignement de la Watch depuis quarante ans...
Je crois d'ailleurs me souvenir que cet article figurait en bonne place dans le dossier du procès J. Lejeune, en Belgique, parce qu'il offrait un vrai festival de "consignes de discrimination" expresses et (alors) récentes. L'action civile, à ma connaissance, n'avait pas abouti, faute de preuve de dommage personnel subi par le requérant; mais si elle était relancée au pénal, comme j'ai cru comprendre que ce pourrait être le cas en Belgique, la Watch (ou l'association éditrice de la publication dans le pays concerné) aurait peut-être plus de mal à s'en sortir: même si l'on veut croire que la discrimination effective est laissée à la discrétion des lecteurs, l'incitation à la discrimination est flagrante.
---
Au passage, il y a un problème logique qui m'est souvent passé par la tête sans que j'aie jamais essayé (je crois) de le formuler: d'incompatibilité entre A) une logique associative (bien que l'immense majorité des TdJ ne soient juridiquement membres d'aucune association déclarée, à moins que ça ait changé) de l'exclusion (on est TdJ ou on ne l'est plus, et si on ne l'est plus on ne l'est pas) et B) une logique disciplinaire (accentuée sinon créée de toutes pièces par la traduction française depuis pas mal d'années) qui veut qu'une discipline de groupe, y compris l'excommunication, ne puisse s'exercer que sur les membres de ce groupe (un catholique excommunié ne cesse pas d'être catholique, si son excommunication est levée il n'est pas re-baptisé, d'ailleurs un TdJ réintégré non plus). Pour le dire autrement, si X ou Y n'est plus TdJ, les TdJ ne peuvent plus exercer sur lui (ou elle) aucune "discipline"; et s'ils en exercent une, c'est qu'ils le considèrent encore comme l'un(e) des leurs... Cette remarque peut paraître purement formelle et sophistique, mais à mon sens elle n'est pas dénuée d'intérêt (y compris judiciaire) dans la mesure où les effets d'une "exclusion" se prolongent dans le temps et sont présentés comme une "discipline" du groupe, comme si celui qui en fait l'objet appartenait encore au groupe (ainsi de l'interdiction de saluer ou de fréquenter un "exclu", qui pèse durablement sur la vie d'une personne qui logiquement, si elle ne fait plus partie du groupe, ne devrait subir aucune "discipline" de sa part). |
| | | free
Nombre de messages : 10055 Age : 63 Date d'inscription : 21/03/2008
| Sujet: Re: Excommunication et famille Mar 19 Jan 2021, 11:58 | |
| - Citation :
- Au passage, il y a un problème logique qui m'est souvent passé par la tête sans que j'aie jamais essayé (je crois) de le formuler: d'incompatibilité entre A) une logique associative (bien que l'immense majorité des TdJ ne soient juridiquement membres d'aucune association déclarée, à moins que ça ait changé) de l'exclusion (on est TdJ ou on ne l'est plus, et si on ne l'est plus on ne l'est pas) et B) une logique disciplinaire (accentuée sinon créée de toutes pièces par la traduction française depuis pas mal d'années) qui veut qu'une discipline de groupe, y compris l'excommunication, ne puisse s'exercer que sur les membres de ce groupe (un catholique excommunié ne cesse pas d'être catholique, si son excommunication est levée il n'est pas re-baptisé, d'ailleurs un TdJ réintégré non plus). Pour le dire autrement, si X ou Y n'est plus TdJ, les TdJ ne peuvent plus exercer sur lui (ou elle) aucune "discipline"; et s'ils en exercent une, c'est qu'ils le considèrent encore comme l'un(e) des leurs... Cette remarque peut paraître purement formelle et sophistique, mais à mon sens elle n'est pas dénuée d'intérêt (y compris judiciaire) dans la mesure où les effets d'une "exclusion" se prolongent dans le temps et sont présentés comme une "discipline" du groupe, comme si celui qui en fait l'objet appartenait encore au groupe (ainsi de l'interdiction de saluer ou de fréquenter un "exclu", qui pèse durablement sur la vie d'une personne qui logiquement, si elle ne fait plus partie du groupe, ne devrait subir aucune "discipline" de sa part).
Réflexion très intéressante ... En relisant 1 Co 5, 11-13 ; j'ai constaté que Paul considérait, celui qui se livre au péché, toujours comme un "frère" : " Maintenant, ce que je vous ai écrit, c'est de ne pas avoir de relations avec quelqu'un qui, tout en se nommant frère (" qui porte le nom de frère" -TOB) , se livrerait à l'inconduite sexuelle ... ", il est vrai que le v 13 conclu par l'expression : " Expulsez le mauvais du milieu de vous". A l'époque ou les TdJ étaient une toute petite minorité victime de l'excommunication catholique, il est intéressant de noter comment la Watch analysait exclusion pratiquée par cette Eglise : Extrait de Réveillez-vous! (Awake) du 8 janvier 1947, p.27-28 : Si vous êtes une des 138 millions de personnes au monde nées et élevées en tant que protestants, alors vous êtes d'ores et déjà excommuniée par la hiérarchie de l’Église catholique romaine. Cela signifie que vous êtes regardée avec le mépris le plus infâmant par le Vatican, vous êtes maudite et damnée avec le Diable et ses anges. L’Encyclopédie Catholique dit ceci : « Avec les exceptions précitées (les infidèles, païens, musulmans et les Juifs), tous ceux qui furent baptisés sont susceptibles d’être excommuniés, même ceux (les protestants) qui n’ont jamais appartenu à la véritable Église, puisque par leur baptême ils sont ses sujets, bien que rebelles. De plus, l’Église excommunie non seulement ceux qui abandonnent la vraie foi pour embrasser le schisme ou l’hérésie, mais aussi ceux qui naissent à l’intérieur de ces mouvements schismatiques et hérétiques. Tout ceux qui appartiennent à des loges telles que les Franc-maçons, les Fenians, les Chevaliers du Temple, les Odd Fellows, les Fils de la Tempérance, les Chevaliers de Pythie, sont aussi excommuniés. » Ceci est le « canon de la loi » que la hiérarchie Catholique Romaine tente de faire appliquer sous le prétexte que c’est la loi de Dieu. L’autorité de l’excommunication vient, affirment-ils, des enseignements du Christ et des apôtres que l’ont trouve dans les versets suivants : Matthieu 18:15-19 ; 1 Corinthiens 5:3-5 ; 16:22 ; Galates 1: 8,9 ; 1 Timothée 1:20 ; Tite 3:10. Mais l’excommunication hiérarchique, en tant que punition et remède « médical », ne trouve aucun fondement dans ces versets. En fait, ceci est même étranger aux Écritures - Hébreux 10:26-31 Quand, donc, cette pratique est-elle apparue ? L’Encyclopédie Britannique dit que l’excommunication papale n’est pas sans influence païenne, « et ses variations ne peuvent être adéquatement explicitées sans faire référence à des excommunications non-chrétiennes analogues ». Les Grecs superstitieux croyaient que lorsqu’un excommunié mourrait, le Diable entrait à l’intérieur de son corps. Par conséquent, « ils découpaient le cadavre et le faisait bouillir dans du vin ». Même les Druides avaient leur méthode pour expulser ceux qui avaient perdu la foi dans leur religion superstitieuse. Ce fut donc après que le catholicisme adopta cette pratique païenne, en 325 de notre ère, que ces nouveaux chapitres religieux de l’excommunication furent écrits. Dès lors, quand les prétentions de la hiérarchie augmentèrent, l’arme de l’excommunication devint un instrument par lequel le clergé conçut une combinaison mêlant pouvoir ecclésiastique et tyrannie profane sans précédent historique. Les Princes et les monarques qui s’opposèrent au diktat du Vatican furent très rapidement empalés au nom de l’excommunication et subirent la torture du bûcher. … Cliquer pour zoomer : http://watchteaser.blogspot.com/2012/02/excommunication-pratique-paienne.html |
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